Thèse soutenue

Prévalence, diversité génétique et risque de transmission zoonotique des microorganismes Blastocystis et Campylobacter dans les filières avicole et bovine au Liban

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Auteur / Autrice : Stéphanie Greige
Direction : Eric ViscogliosiMonzer Hamze
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Parasitologie
Date : Soutenance le 19/12/2018
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021) en cotutelle avec Université Libanaise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Center for Infection and Immunity of Lille - Centre d’Infection et d’Immunité de Lille (CIIL) - U1019 - UMR 8204

Résumé

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Le protozoaire Blastocystis et la bactérie Campylobacter sont des microorganismes zoonotiques ayant un impact majeur en santé publique. Même si son pouvoir pathogène reste controversé, Blastocystis est l’eucaryote unicellulaire le plus fréquemment retrouvé dans les selles humaines alors que Campylobacter est considérée comme la cause la plus courante de gastroentérite humaine. Ces microorganismes sont fréquemment présents chez les animaux destinés à l’alimentation comme les volailles ou les bovins et leur transmission peut être liée à la consommation ou à un contact répété avec les manipulateurs de ces animaux. Malgré ce risque potentiel majeur pour l’Homme, très peu de données étaient disponibles concernant la prévalence et les espèces de Campylobacter ou sous-types de Blastocystis présents dans les filières avicole et bovine au Liban. De plus, le risque de transmission zoonotique par contact direct avec le personnel des abattoirs ou les éleveurs n’avait jamais été évalué. Pour ce qui est des bovins, Blastocystis a été identifié par PCR quantitative en temps réel dans plus de 60% des échantillons de selle de vaches laitières analysés au Nord-Liban. Une prédominance du sous-type (ST) 10 et du ST14 a été observée confirmant que les bovins sont les hôtes naturels de ces deux STs. Les ST2, ST1, ST5, ST3 et ST7 ont aussi été identifiés avec de faibles prévalences. Chez les éleveurs comme dans un groupe de patients sans contact avec ces animaux, une prévalence importante dépassant les 50% a été rapportée avec une prédominance du ST3. Cependant, la comparaison des isolats identifiés dans ces cohortes humaine et animale suggère que les bovins joueraient un rôle négligeable en tant que réservoirs zoonotiques de Blastocystis. Dans la filière avicole, la prévalence de ce même parasite dépassait les 30% dans les caeca de poulets de chair analysés dans des abattoirs du Nord-Liban. Tous les isolats aviaires caractérisés appartenaient aux ST6 et ST7 confirmant que les oiseaux sont des hôtes naturels de ces deux STs. Chez le personnel d’abattoir comme dans un groupe de patients sans contact avec les volailles, la prévalence de Blastocystis dépassait les 50% avec une prédominance du ST3. De plus, l’identification du ST6 aviaire chez le personnel d’un abattoir confirmait le potentiel zoonotique de ce ST. Toujours dans cette filière avicole et en analysant à la fois les même caeca et des carcasses de poulets en fin de chaîne d’abatage, la prévalence de Campylobacter était respectivement de 67% et 17,2% dans ces prélèvements. Les deux principales espèces identifiées étaient C. jejuni et C. coli. Des niveaux élevés de diversité génétique ont été observés parmi les 51 isolats de C. jejuni identifiés chez les poulets et répartis en 25 profils distincts. Une prédominance des profils 1, 13, 30 et 38 a été observée alors qu’ils sont aussi fréquemment retrouvés parmi les cas cliniques humains français suggérant que ces animaux représentent un réservoir potentiel de campylobactériose humaine. Une prévalence significativement plus élevée de Campylobacter a été rapportée chez le personnel de l'abattoir par rapport à celle observée dans la cohorte de patients sans contact avec la volaille montrant que les poulets de chair contaminés à l'abattoir représentaient une source non négligeable de transmission zoonotique de la bactérie. Les mêmes caeca de poulets ont pu être comparés pour la présence de Campylobacter et de Blastocystis. Cette comparaison révélait une association statistiquement significative de ces deux microorganismes suggérant que la présence de Campylobacter serait favorisée par celle de Blastocystis et vice versa [...]