Thèse soutenue

Sous l'oeil du capital : notes pour une histoire politique et affective des représentations du travail ouvrier

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Auteur / Autrice : Florent Le demazel
Direction : Edouard Arnoldy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et culture
Date : Soutenance le 20/12/2018
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude des arts contemporains (Villeneuve-d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Laurent Guido
Examinateurs / Examinatrices : Edouard Arnoldy, Laurent Guido, François Albera, Jean-Paul Géhin
Rapporteurs / Rapporteuses : François Albera, Jean-Paul Géhin

Résumé

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En adaptant la philosophie de Spinoza aux analyses de Marx, Frédéric Lordon a montré comment le capitalisme s'est développé en modelant les désirs, les affects et les imaginaires des travailleurs, afin d'en capter efficacement la force de travail. Partant de ces postulats, on se propose d'analyser trois stratégies affectives, mobilisant des images et des mises en scène du travail, à trois phases historiques distinctes du capitalisme. La première partie sera consacrée à l'Encyclopédie des Lumières et à ses planches des "Arts mécaniques". Nous évoquerons les premiers pas d'un capitalisme utopique découvrant les bienfaits de la division du travail, dont les gravures donnent un aperçu idéalisé. Nous aborderons ensuite l'Exposition Universelle parisienne de 1867, qui présente l'intérêt de multiplier les mises en scène spectaculaires des marchandises, des machines et des "petits métiers", autant que les perspectives théoriques de domination, allant du fétichisme des biens matériels à l'apologie du paternalisme. Enfin, la collection La France travaille, enquête ethnographique agrémentée de photographiques de François Kollar, offre un panorama nationaliste et conservateur des classes laborieuses à l'orée des années 1930, s'efforçant de rassurer devant les incertitudes de la mécanisation et de la crise économique. Nous montrerons que chacun de ces objets, vision du travail sous l'oeil du capital, entend recouvrir de son voile la réalité de l'ouvrier. Nous réfléchirons aux formes politiques susceptibles de lever ce voile et de représenter le vécu du travail et à leur efficacité.