Thèse soutenue

Liturgie et organisation de l'espace dans un groupe cathédral : le cérémonial de la cathédrale de Metz (XIIè-XIIIè siècles)

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Auteur / Autrice : Virginie Trimbur
Direction : Michèle Gaillard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, civilisation et histoire de l’art des mondes modernes et contemporains
Date : Soutenance le 14/12/2018
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Brigitte Boissavit-Camus
Examinateurs / Examinatrices : Michèle Gaillard, Brigitte Boissavit-Camus, Anne Baud, Charles Mériaux, Alain Rauwel, François Héber-Suffrin
Rapporteurs / Rapporteuses : Brigitte Boissavit-Camus, Anne Baud

Mots clés

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Résumé

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Le Liber de ordinatione et officio totius anni in ecclesia Metensi, ordinairement désigné sous le nom de Cérémonial de la cathédrale est un manuscrit liturgique médiéval, aujourd’hui disparu, conservé en dernier lieu à la Bibliothèque Municipale de Metz (ms. 82). Ce manuscrit vraisemblablement daté du XIIe siècle, perçu très vite comme une copie du XIIIe siècle, a toujours intrigué les chercheurs et suscité des débats à propos de son classement typologique. Ordinaire canoniale, ce texte décrit avec précision les particularismes liturgiques de la cathédrale de Metz et détaille l’ordonnance de chaque célébration, établissant ainsi le lien entre les différents acteurs et les différents espaces liturgiques. Jamais étudié pour lui-même, ce texte n’a été utilisé que pour décrire la cathédrale ottonienne, dans laquelle il a été conçu, parallèlement à certaines découvertes archéologiques de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Le principal intérêt de ce travail est d’analyser un texte médiéval fondamental de la liturgie messine. Le document présente la cathédrale construite par Thierry Ier et consacré le 27 juin 1040 par Thierry II, flanquée du baptistère Saint-Jean sur son parvis et d’un cloître sur son flanc sud, espace auquel a succédé en 1754 l’actuelle place d’Armes. Il nomme les cinq églises qui y étaient attenantes : Saint-Pierre-le-Majeur, Sainte-Marie, Saint-Paul, Saint-Pierre-le-Vieux et Saint-Gall. Ce groupe cathédral est un héritage du claustrum tel qu’il fut pensé par l’évêque Chrodegang au VIIIe siècle, dans le cadre de la grande réforme liturgique. Premier texte liturgique connu pour la cathédrale de Metz, l’étude du Cérémonial permet donc de comprendre l’organisation du groupe canonial par le déploiement de la liturgie dans cet ensemble architectural. Les espaces sont organisés, hiérarchisés et unifiés par ce qui fait la particularité de la liturgie messine : son caractère stationnal, à l’image de la liturgie romaine rapportée de Rome par Chrodegang. Cette spécialisation des sanctuaires participe au « marquage » spatial de la liturgie et permet une meilleure compréhension des pratiques liturgiques. L’approche fonctionnaliste de l’espace devient de ce fait une approche très symbolique, dans laquelle le quartier canonial est pensé comme un tout, comme un espace organisé où chaque lieu ecclésial est nécessaire à l’unité du groupe. Les renseignements contenus dans ce texte liturgique touchent également la topographie de la ville elle-même. D’autres manuscrits messins viennent compléter les informations contenues dans notre texte. Les pratiques cultuelles du groupe cathédral de Metz au XIIe siècle ne sont pas aussi singulières qu’on pourrait le croire. Nous connaissons pour le XIIIe siècle de nombreux ordinaires attachés à des communautés de chanoines cathédraux.