Thèse soutenue

L'esthétique du partage dans l'œuvre littéraire et picturale de Claude Cahun et Moore

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Auteur / Autrice : Alexandra Arvisais
Direction : Martine ReidAndrea Oberhuber
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Litterature française
Date : Soutenance le 09/02/2018
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021) en cotutelle avec Université de Montréal (1978-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Analyses littéraires et histoire de la langue (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Jean-Philippe Beaulieu
Examinateurs / Examinatrices : Martine Reid, Andrea Oberhuber, Jean-Philippe Beaulieu, Gayle Zachmann, Florence de Chalonge
Rapporteurs / Rapporteuses : Gayle Zachmann

Résumé

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L’œuvre polymorphe de Claude Cahun, auteure-artiste de la première moitié du XXe siècle, et de Moore, artiste-plasticienne, repose essentiellement sur l’idée de partage. De 1913 à 1954, Cahun et Moore ont élaboré une œuvre qui relève en grande partie d’une création partagée, c’est-à-dire qu’elle est faite à quatre mains de manière symbiotique, tandis qu’une autre partie est assumée par chacune des collaboratrices. Leur travail prend la double voie de l’écriture et de l’expression artistique (dessin, photographie, photomontage, objet) pour placer leur vision du sujet équivoque et de l’art sous le signe du multiple. Dans la perspective d’étudier l’écriture et l’image comme deux moyens d’expression indissociables, la notion de partage permettra de penser la démarche cahunienne et celle de Moore entre les mouvements et les genres littéraires, entre une auteure et une artiste, entre le sujet et ses doubles, entre les arts et les enjeux médiatiques. En proposant la notion de partage comme concept opératoire, cette thèse de doctorat s’attache à recontextualiser l’œuvre selon la triple appartenance de Cahun-Moore à l’histoire culturelle et littéraire, embrassant à la fois la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, le symbolisme tardif, le modernisme et l’avant-garde surréaliste. Leur vision de l’œuvre comme espace de partage entre le textuel et le visuel s’accomplit par une collaboration entre auteure et artiste visuelle qui redéfinit le statut du créateur solitaire. Il s’agira également de revoir la démarche d’autoreprésentation à partir de la notion de partage ; la construction du Soi passe par le dédoublement sur le papier ou la pellicule pour exprimer l’être-au-monde d’un sujet qui ne se reconnaît pas dans les catégories genrées et identitaires univoques. L’acte de partage aboutit dans la création d’une œuvre hybride alliant les mots et les images dans un dispositif qui dépasse la relation illustrative du texte par l’image pour favoriser le dialogue des médias. Le partage s’impose comme la notion par excellence pour saisir une œuvre qui a fait du dédoublement – des filiations, des intertextes, du créateur, de l’identité et de l’œuvre même – son modus operandi.