Thèse soutenue

Torréfaction de biomasses forestières et agricoles : étude expérimentale et modélisation de la conversion du solide et de la production d'espèces volatiles à partir des composants macromoléculaires extraits de la biomasse

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Auteur / Autrice : María González Martínez
Direction : Christophe GourdonXuân-Mi Meyer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie des Procédés et de l'Environnement
Date : Soutenance le 12/10/2018
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de génie chimique (Toulouse ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Gérard Mortha
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Gourdon, Xuân-Mi Meyer, Mathieu Pétrissans, Sylvia Larsson, Capucine Dupont
Rapporteur / Rapporteuse : Mathieu Pétrissans, Sylvia Larsson

Mots clés

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Résumé

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Il existe aujourd’hui une prise de conscience croissante visant à considérer les résidus de biomasse comme source potentielle d’énergie, de matériaux et de produits chimiques. Dans ce contexte, le projet européen Mobile Flip vise à développer des unités mobiles de conversion de biomasse pour la valorisation de ressources agricoles et forestières non exploitées. L’une des technologies proposées est la torréfaction, traitement thermique doux entre 200 et 300°C pendantquelques minutes et en défaut d’oxygène. Le solide torréfié présente des propriétés proches de celles du charbon et convient à la combustion ou à la gazéification. En même temps, des matières volatiles sont relâchées, dont des espèces condensables potentiellement à haute valeur ajoutée en chimie. Il est donc crucial de caractériser le solide torréfié et les espèces volatiles afin d’optimiser le procédé jusqu’à l’échelle industrielle. Jusqu’à présent, peu de travaux ont simultanément cherché à caractériser et à modéliser le comportement du solide et des espèces volatiles produites en torréfaction en fonction des conditions opératoires et du type de biomasse. De plus, ces travaux portaient sur un nombre réduit de biomasses. La composition macromoléculaire de la biomasse en cellulose, hémicelluloses et lignine impacte de manière déterminante les produits de torréfaction. Cependant, les essais de torréfaction avec ces constituants sont peu nombreux et généralement réalisés avec des composants commerciaux peu représentatifs de la biomasse brute. L’objectif de ces travaux de thèse est d’étudier l’influence des caractéristiques de la biomasse, principalement représentée par sa composition en cellulose, hémicellulose et lignine, sur le comportement global de la biomasse en torréfaction, tant en termes de perte de masse du solide que de production d’espèces volatiles, en fonction des conditions opératoires. 14 représentants des principales familles de biomasse (bois feuillus, bois résineux, sous-produits agricoles et plantes herbacées) ont été sélectionnés pour cette étude. Une procédure d’extraction optimisée a été proposée pour obtenir des fractions de cellulose, hémicellulose et lignine de 5 biomasses de référence. Les données expérimentales ont été obtenues en utilisant une thermobalance couplée à une chromatographie gazeuse et une spectrométrie de masse via un système de boucles de stockage chauffées (ATG-GC/MS). La cinétique de dégradation du solide et les profils de formation des espèces volatiles ont été étudiés au cours des expériences de torréfaction incluant une partie non-isotherme (200 à 300°C, 3°C/min) suivie d’une partie isotherme (300°C, 30 min), dans des conditions expérimentales assurant le régime chimique. Les résultats obtenus avec les biomasses brutes montrent que la composition macromoléculaire de la biomasse est un facteur clé influant sur son comportement en torréfaction. Par conséquent, l’hétérogénéité de la ressource se traduit par une diversité de comportements en torréfaction, en particulier pour les biomasses agricoles. Il a été observé un comportement très différent pour les composants extraits comparés aux composants commerciaux, particulièrement dans le cas de la cellulose. Ceci montre que l’usage commun de composants commerciaux pour bâtir les modèles de torréfaction n’est pas pertinent. L'impact des caractéristiques des composants macromoléculaires sur le comportement en torréfaction a été aussi mis en évidence, particulièrement en ce qui concerne la composition en sucres des hémicelluloses et la cristallinité de la cellulose. En outre, des différences de profils de production des espèces volatiles ont été observées, même pour des composés de même nature chimique. A partir de ces résultats, un modèle de torréfaction basé sur la contribution additive de la cellulose, des hémicelluloses et de la lignine extraites est proposé pour décrire le comportement global de la biomasse en torréfaction, et ceci pour les 5 biomasses de référence.