Expertise controversée : le cas du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)
Auteur / Autrice : | Kari De Pryck |
Direction : | Bruno Latour, Géraldine Pflieger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 18/12/2018 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Université de Genève. Faculté des sciences de la société |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Mathilde Bourrier |
Examinateurs / Examinatrices : Géraldine Pflieger, Annabelle Littoz-Monnet, Franck Petiteville, François Gemenne, Sandrine Revet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Annabelle Littoz-Monnet, Franck Petiteville |
Résumé
L'expertise internationale joue un rôle important dans la mise à l’agenda d’enjeux environnementaux globaux. Ces évaluations sont souvent contestées, en particulier là où les faits et les valeurs sont fortement imbriqués. Cette thèse examine le cas du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), une des organisations d’experts les plus contestées. Elle s'intéresse plus généralement à comment ces organisations maintiennent leur autorité, en croisant les apports théoriques des études des sciences et des techniques et de la sociologie des organisations internationales. Un argument central est que le GIEC, en partie à cause de l'univers controversé dans lequel il évolue, est devenu une bureaucratie internationale. La thèse identifie quatre arrangements institutionnels sur lesquels l'organisation s'est appuyée pour maintenir son autorité. Premièrement, elle s'est efforcée de maintenir une représentation équilibrée des États, principalement entre pays développés et pays en développement. Deuxièmement, il a mis en place des mécanismes de gouvernance qui permettent aux gouvernements de jouer un rôle dans le processus d'évaluation, encourageant la “reappropriation” de ses conclusions. Troisièmement, il a procéduralisé le processus d'évaluation pour formaliser le rôle de ses différentes parties et protéger l'organisation contre les critiques. Quatrièmement, il est plus attentif à la gestion de la communication. Ces arrangements sont régulièrement renégociés dans le contexte de nouveaux défis et controverses. Au-delà du GIEC, ils offrent de nouvelles perspectives pour observer l'imbrication de l'autorité politique et épistémique.