La production des statistiques internationales : le cas de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC)
Auteur / Autrice : | Benoît Martin |
Direction : | Guillaume Devin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 09/11/2018 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Howard Saul Becker |
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Devin, Roser Cussó, Franck Petiteville, Anna Alvazzi Del Frate | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Roser Cussó, Franck Petiteville |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Comment les organisations internationales produisent-elles leurs statistiques ? Cette thèse dévoile ces activités singulières à partir du cas de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). La démonstration suit une double approche sociologique (des relations internationales et des quantifications) en s’appuyant sur des entretiens menés au siège (à Vienne, en Autriche), la littérature méthodologique (interne et publiée) et les documents onusiens (normatifs et analytiques). Quantifier à l’échelle internationale consiste en un processus complexe organisé en étapes successives : accord d’un mandat, définition d’une méthode, collecte puis traitement et validation des données et, enfin, publication d’un rapport mondial. L’entreprise s’avère collective, impliquant le secrétariat de l’UNODC, les États-membres et des experts. En revanche, la tâche est inégalement répartie, les fonctionnaires internationaux réalisent ou coordonnent l’essentiel ; tout comme les interactions entre les acteurs sont asymétriques, l’UNODC dépend de ses États-membres à plusieurs égards et sans véritable pouvoir de les contraindre. Enjeux bureaucratiques, politiques, financiers, voire autocensure affectent alors le travail statistique routinier. De plus, les sources nationales officielles mais administratives – aux biais pourtant documentés et délicats à surmonter – restent majoritairement utilisées car légitimes. Le recours aux images satellites et aux enquêtes sur le terrain fait figure d’exception. Élaborées dans de telles conditions, les statistiques onusiennes de la drogue et du crime fournissent davantage un inventaire international consensuel que le diagnostic mondial prétendu.