Thèse soutenue

Mouvement de parois de domaines magnétiques dans des nanofils cylindriques modulés

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Auteur / Autrice : Alexis Wartelle
Direction : Olivier Fruchart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Nanophysique
Date : Soutenance le 09/07/2018
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Néel (Grenoble) - Spintronique et technologie des composants (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : André Thiaville
Examinateurs / Examinatrices : Ursula Ebels, Daniel Lacour
Rapporteurs / Rapporteuses : Jörg Raabe

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le sujet de cette thèse est l'observation de parois de domaines ferromagnétiques dans des nanofils cylindriques, ainsi que leur dynamique sous champs magnétiques appliqués. Ces nanostructures ont été électrodéposées par mes collègues dans des membranes d'alumine nanoporeuse servant de gabarits à géométrie adaptable. Les matériaux sont des alliages magnétiques doux de FeNi ou CoNi ; les diamètres vont de 150 nm à 250-300 nm, avec une longueur typique de 30 µm.Mon travail a d'abord englobé des développements instrumentaux de porte-échantillons et d'électronique haute fréquence visant au déplacement de parois sous champ. J'ai étudié cette dernière grâce au dichroïsme magnétique circulaire des rayons X couplé à la microscopie électronique de photoémission (XMCD-PEEM), en géométrie dite de transmission ou d'ombre. Cette technique synchrotron permet le suivi de la configuration interne de paroi avant et après déplacement ; en raison de la forte reproductibilité requise par le XMCD-PEEM résolu en temps, la dynamique en temps réel est pour le moment inaccessible.La réponse des parois de domaines ferromagnétiques à un champ magnétique est notoirement caractérisée par leur mobilité, c'est-à-dire le rapport de la vitesse atteinte sur le champ. Dans les nanofils cylindriques, un ingrédient nouveau apparaît dans le cas d'un type de paroi absent dans les bandes plates : la paroi à point de Bloch (Bloch point wall, BPW). Non seulement cette paroi comporte une singularité micromagnétique, c'est-à-dire un point où l'aimantation disparaît (le point de Bloch), mais elle possède également un degré de liberté discret représentant le sens d'enroulement d'aimantation autour de l'axe du fil. Il a été prédit que le déplacement de BPW sous champ suffisamment intense résulte en la sélection de l'un des deux seuls sens possibles. En d'autres termes, un des deux enroulements devient instable. Dans cette thèse, je rapporte l'observation expérimentale de cette sélection dans une majorité de déplacements de BPW.Il n'a pas été possible de mener des mesures de mobilité, néanmoins, mes expériences ont mis en évidence des transformations jusqu'ici non prévues en simulation entre types de parois. La BPW contenant un défaut topologique (le point de Bloch lui-même), ce comportement inattendu remet en question la protection topologique parfois attribuée aux textures topologiquement non-triviales. Bien que rappelant la conversion entre parois transverse et vortex dans les bandes, ces transformations dans les nanofils cylindriques impliquent des configurations micromagnétiques topologiquement non-équivalentes, par contraste avec les parois des bandes sus-mentionnées. De plus, la toute relative stabilité observée des types de parois suggère la prudence dans l'interprétation de future mesures de mobilité dans de tels systèmes dès lors que la configuration interne de paroi n'est pas résolue.En-dehors de tels échantillons électrodéposés, j'ai également étudié un nanofil cœur-coquille crû verticalement par des collègues. Cette nanostructure cylindrique créée par dépôt induit par faisceau d'électron focalisé (FEBID) possèdait un cœur nanocristallin de cobalt et une coquille de platine. Sa configuration magnétique a été également étudiée par XMCD-PEEM en transmission. Contrairement au fils précédemment mentionnés et posés sur leur substrat sur toute leur longueur, cet échantillon cœur-coquille était vertical et sans modulations de diamètre. En revanche, la géométrie coudée du fil a été conçue pour favoriser le piégeage de parois. Dans cette configuration innovante d'imagerie, le défi a été de remonter autant que possible à l'état magnétique du fil ; il m'a été possible de démontrer la présence d'au moins une paroi de domaine.