L'essor des médias sociaux en Chine vu à travers le prisme des transformations sociétales : analyse de la naissance et du développement du cyber-espace chinois entre 1998 et 2016
Auteur / Autrice : | Shuning Cui |
Direction : | Adrian Staii |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'Information et de la Communication |
Date : | Soutenance le 19/12/2018 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe de recherche sur les enjeux de la communication (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Franck Bousquet |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Miège | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Rouquette, David Douyère |
Mots clés
Résumé
Dans un pays comme la Chine, où fonctionne un régime politique de front unique du Parti communiste, le système médiatique est caractérisé par la propagande, la concordance des points de vue et le secret. Au fur et à mesure du développement d’Internet et des réseaux sociaux, les citoyens chinois, en particulier les jeunes, se sont saisis de cet espace public numérique pour échanger des opinions en tâchant de contourner les médias de masse dominants officiels. La mobilisation en ligne des citoyens suscite un nouveau phénomène socio-politique en Chine. Notre recherche porte sur les usages du Web par la génération post-80 et les représentations qui sous-tendent ses expressions et actions en ligne. En analysant soixante-neuf entretiens semi-directifs réalisés avec des internautes répartis en quatre catégories, nous avons observé leurs réactions vis-à-vis d’affaires publiques controversées. Nous avons particulièrement interrogé ces jeunes cyber-citoyens sur les quatre réactions possibles à la censure d’Internet : l’indifférence, le silence, l’autocensure, et surtout la résistance. Aujourd’hui, le cyberespace n’est pas seulement une plate-forme de propagande pour restaurer et maintenir l’autorité du Parti communiste, mais aussi un espace où les citoyens s’accordent ou s’opposent dans des conversations interminables en ligne et hors ligne. Cela peut pousser certaines organisations officielles ou non-gouvernementales à résoudre des problèmes sociaux et/ou politiques. Dans ce contexte, nous cherchons à analyser le rôle socio-politique de l’espace public numérique et à vérifier s’il pourrait être une variante de la sphère publique habermassienne et exercer une influence sur la démocratie électronique dans la Chine contemporaine.