Écriture et engagement dans les romans d’Andrés Sorel (1963-2013)
Auteur / Autrice : | Carlos Sainz-Pardo Gonzalez |
Direction : | Jean-François Carcelén |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études Hispaniques et Hispano-Américaines |
Date : | Soutenance le 11/12/2018 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des langues et cultures d'Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie (Grenoble ; 2015-....) |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Orsini-Saillet |
Examinateurs / Examinatrices : Antonio Pérez Lasheras | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Escudero, Dolores Thion Soriano-Mollá |
Mots clés
Résumé
Romancier, essayiste, ancien secrétaire général de la Asociación Colegial de Escritores de España, Andrés Sorel (Ségovie, 1937) est surtout connu pour son activité de militant antifranquiste. Il a pourtant publié à ce jour quinze romans et un nombre considérable d'essais. Depuis les années soixante, toute son œuvre est écrite sous le signe de l’engagement, ce qui peut expliquer en partie une forme de mise à l'écart du marché éditorial. Cette thèse vise à analyser comment sa dissidence intellectuelle contre l’idéologie dominante se construit dans sa production romanesque. On tentera de définir les contours de l’engagement, que ce soit à travers son rôle d’intellectuel, dans ses aspects les plus controversés, ou à travers les caractéristiques de son écriture engagée, dans sa dimension textuelle et avant-textuelle. On analysera également comment les marqueurs de l’engagement se développent dans la construction du narrateur, de ses personnages et de la temporalité. En prêtant toujours une attention égale au contenu idéologique et à sa mise en forme, Sorel conçoit l’écriture comme un exercice de réhabilitation de la mémoire des vaincus, s'inscrivant ainsi – et d'une certaine façon inaugurant – le « roman de la mémoire » qui domine le panorama littéraire de l'Espagne de ces deux dernières décennies. Il s’agit donc d'analyser la tension dialectique qui se joue entre un récit fictionnel et des modalités qui empruntent au factuel, notamment à l'essai. À travers la pluralité des témoignages littéraires, les textes de Sorel cherchent ainsi à faire émerger les vérités cachées et à redonner une voix à ceux qui en ont été privés. On étudiera par quels dispositifs formels ses récits constituent un contre-pouvoir contre le discours dominant des régimes autoritaires, totalitaires ou démocratiques. En dernier lieu, on analysera la dimension pragmatique d’une écriture qui prétend transformer la réalité, pour saisir le degré de visibilité de son discours littéraire et de sa présence médiatique, ainsi que la façon dont ses romans sont perçus par la critique littéraire. On cherchera enfin à esquisser les typologies du lecteur véhiculées par le récit, que ce soit pour les légitimer ou pour les rejeter.