Thèse soutenue

Margareta Miller-Verghy ou un destin de femme-écrivain à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle

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Auteur / Autrice : Mihaela Bacali
Direction : Catherine Mariette-ClotCatalina Gîrbea
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres et arts spécialité littératures française et francophone
Date : Soutenance le 20/12/2018
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE) en cotutelle avec Universitatea Bucureşti
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Damien Zanone
Examinateurs / Examinatrices : Simona Jişa
Rapporteurs / Rapporteuses : Simona Modreanu

Mots clés

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Résumé

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Dans la deuxième partie du XIXe siècle, les femmes qui osent écrire et publier sont encore très peu nombreuses. Face à une société qui les rejette ou qui les traite de bas bleus, elles sont à la recherche de solutions et celles qu’elles trouvent sont soit se cacher sous des apparences d‘hommes et publier sous pseudonyme, soit par contre, approfondir le féminin et écrire une littérature du moi : journal, autobiographie, roman épistolaire.Margareta Miller-Verghy (1865-1953), une écrivaine ignorée par les histoires littéraires, qui est pourtant parmi les premières écrivaines francophones roumaines, commence sa carrière littéraire en publiant sous pseudonyme. Ses romans, dont le dernier Blandina, qui paraît à titre posthume et en traduction roumaine, témoignent de cette littérature à forte dimension autobiographique. Son destin traverse deux siècles et peut être considéré comme représentatif du chemin que la femme-écrivain parcourt à partir de l’époque du mépris et de la méfiance du XIXe siècle, jusqu’à la pleine acceptation, au XXe siècle.Margareta Miller-Verghy naît à Jassy, Roumanie, mais passe son enfance et plus tard sa jeunesse à Genève, dans un milieu non seulement francophone, mais aussi multilingue. Ainsi s’explique son penchant pour les langues et son talent de traductrice qu‘elle exerce dans un premier temps en traduisant en français l’œuvre de Mihail Eminescu, le plus grand poète roumain. Après une licence en Sciences Sociales, obtenue toujours à Genève, elle devient directrice de l’Asile Elena Doamna, à Bucarest, et en cette qualité elle publie des ouvrages à contenu didactique, dont une méthode d’apprentissage du français, qui est parmi les premières de ce genre. Sa carrière d’écrivaine commence en 1883 avec une nouvelle parue sous le pseudonyme Marmil et continue par trois romans, le premier, Theano, paru en Roumanie et en France en 1919 et respectivement en 1921, le deuxième Cealaltă lumină (L’Autre Lumière), en 1944, un témoignage de l’accident à la suite duquel elle a perdu sa vue et le dernier Blandina (1980), qui est en fait le premier de ce cycle autobiographique. En dehors de cette activité dans le champ de la littérature, elle milite pour la littérature féminine, en publiant une anthologie intitulée Evoluţia scrisului feminin în România(Évolution de l’écrit féminin en Roumanie), s’intéressée aux arts, dirige pour une vingtaine d’année une institution qui organisait des projets culturels, La Maison d’Art, et exerce une importante activité charitable, surtout pendant la première guerre mondiale.La biographie de cette femme-écrivain, accompagnée par l’édition critique de son roman le plus connu constituent l’objet de la thèse que nous avons créée, mais pour que son œuvre et son activité si diverse et si complexe soient connues et appréciées par les générations futures, la recherche très laborieuse que nous avons réalisée dans les archives doit être élargie par un travail d’édition et de réédition. Continuer cette étude par une monographie, par une nouvelle édition du roman Blandine, par une édition d’œuvres nous semble un devoir pour les années à venir.