La peinture et les arts graphiques au début de la République islamique d’Iran (1979-1989)
Auteur / Autrice : | Fatemeh Abdollahi Moghadam Masouleh |
Direction : | Laurent Baridon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 15/06/2018 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Bonnet |
Examinateurs / Examinatrices : Évelyne Cohen | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marianne Jakobi, Didier Gazagnadou |
Résumé
Dans les derniers mois du régime de Chah, avec le déclenchement des émeutes, nous assistons à la naissance d’un « art pour tous » dans les rues de Téhéran. Il est l’œuvre de peintres marxistes dans un premier temps puis, dans un second temps, d’artistes de tendance islamique. A première vue, il ne suit pas les changements artistiques qui se succèdent depuis presqu’un siècle en Iran. Malgré une rupture stylistique et idéologique, il s’inscrit dans la continuité d’un parcours identitaire qui affronte la conception occidentale de l’art. La première partie de la thèse est consacrée à la politique cultuelle iranienne après la fondation de la République islamique. Elle est fondée sur trois principes fondamentaux : être conforme à l’islam, être fidèle à la révolution islamique et être opposé à l’Occident. Il s’agit de montrer comment ces principes se manifestent à travers des œuvres picturales. La deuxième partie propose une analyse stylistique et artistique des œuvres. Beaucoup de peintres sont des amateurs et les artistes professionnels ne soutiennent pas la révolution. Les différentes sources d’influence de cette période sont étudiées, notamment celles du muralisme mexicain, du réalisme socialiste de l’URSS et de l’art occidental. Avec la guerre Iran-Irak le lien entre idéologie et esthétique se développe autour des thèmes du martyre et du sacrifice, en s’éloignant de tout réalisme de la représentation. La troisième partie s’attache à montrer que les arts graphiques poursuivent cependant le même but qu’avant la chute du Chah : la recherche d’une identité esthétique nationale. La révolution provoque une indéniable rupture stylistique mais en réalité l’islamisation de l’art relève de préoccupations nées de la confrontation avec la culture occidentale.