Thèse soutenue

Composer des relations entre "science" et "gestion de la nature" : ethnographie des frontières, casquettes et controverses dans les conseils scientifiques

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Auteur / Autrice : Gaëlle Ronsin
Direction : Isabelle Mauz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 08/06/2018
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Environnements, dynamiques et territoires de la montagne (Le Bourget du Lac, Savoie)
Jury : Président / Présidente : Morgan Meyer
Examinateurs / Examinatrices : Fabien Hoblea, Florian Charvolin, Didier Demazière
Rapporteurs / Rapporteuses : Élisabeth Rémy, Juliet Fall

Résumé

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Les politiques de la nature reposent sur la mobilisation massive de scientifiques au sein d’instances multiples et variées, œuvrant à toutes les échelles. Dans les soupentes de l’action publique, des acteur·rices confrontent leurs savoirs, leurs traditions disciplinaires, leurs pratiques professionnelles et leurs représentations pour négocier des façons de « gérer la nature ».En France, les conseils scientifiques des espaces naturels protégés sont des lieux privilégiés pour étudier l’évolution des rapports entre natures, sciences et sociétés. Ils étaient pourtant jusqu’à présent méconnus. Articulant sociologie des sciences et sociologie des groupes professionnels, cette thèse analyse les effets des relations interprofessionnelles qui se tissent au gré des rencontres dans ces instances et à la conjonction de différents régimes de sciences en société. La méthode mobilisée combine ethnographie dans des espaces protégés alpins, enquêtes quantitatives et travail avec les images.La thèse décrit le fonctionnement, l’organisation et les missions des conseils scientifiques de l’action publique environnementale afin de les situer dans le domaine de l’expertise et de mieux appréhender leur rôle effectif, entre scènes et coulisses, dans la gouvernance de la nature. Elle s’intéresse plus particulièrement à la construction de collectifs interprofessionnels à l’interface entre savoirs et actions, dans des situations aux frontières mouvantes. En creux de ces instances se développe un milieu relationnel actif qui forme des modes interactionnels complexes oscillant entre expertise et collaboration, entre proximité et prise de distance. Ces relations provoquent des ajustements pour préserver la distance entre « science et action » et l’imperméabilité affichée de leur frontière. La thèse invite, en définitive, à réfléchir à la conjonction possible de différents régimes de sciences en société et à ses effets notamment sur les processus d’expertise et leur degré d’ouverture