Thèse soutenue

Les sociologies de la connaissance de Norbert Elias & Günter Dux comme outils (re) constructifs du concept de psychogenèse : pour une critique socio-historique de la notion de « nature créatrice »
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Auteur / Autrice : David Sierra
Direction : Florent Gaudez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 02/07/2018
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Fabiani
Examinateurs / Examinatrices : Florent Gaudez, Fabrice Clément, Jeffrey A. Halley
Rapporteurs / Rapporteuses : Vera Weiler, Bruno Péquignot

Résumé

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Ce travail propose un ensemble d’analyses sociogénétiques et psychogénétiques, fondées sur les sociologies de la connaissance de Norbert Elias et Günter Dux, portant sur les conséquences qui découlent de l’utilisation de causes premières dans l’explication des phénomènes du monde. L’enjeu de l’analyse, en termes généraux, a consisté en rendre visible le fait que la structure de la logique, en tant que produit des processus psychogénétiques, et lorsqu’elle n’a pas été réorganisée en termes systémiques par les transformations sociogénétiques de la modernité, a conduit dans le passé de nos sociétés à revêtir les causes premières de caractéristiques subjectives. Le concept de « nature » dans l’Allemagne du XVIIIe siècle, forgé et utilisé par la philosophie et le naturalisme, en est un exemple clair. Nous illustrons à travers nos analyses le fait que, grâce à la structure de la logique, la « nature » était « créatrice » dans la vision du monde des membres de la société allemande de l’époque, c’est-à-dire, une entité dotée d’intentionnalité et de capacité d’action.À la croisée de la sociologie de la connaissance et de l’épistémologie historico-génétique, l’enquête porte, dans un premier temps, sur la place occupée par le concept de « nature » dans les systèmes philosophiques d’Emmanuel Kant et de Johann Herder, afin de retrouver son fondement subjectiviste et les limitations qu’il imposait, à l’époque, à la construction de l’explication séculaire de l’esprit. Puis, dans un deuxième temps, nous illustrons quelques transformations importantes de la structure de la logique, tant dans la théorie biologique et psychologique du XIXe siècle que dans la psychologie et la sociologie du XXe siècle, ayant conduit à l’exploration systémique de la cognition à travers le concept de « psychogenèse ». Ces éclaircissements instaurent la possibilité, selon nous, d’envisager la construction de modèles scientifiques ayant comme but, entre autres, de surmonter l’opposition « nature/culture » qui affecte de nos jours la théorie de la connaissance.