Thèse soutenue

Approche évolutionnaire des alcoolisations ponctuelles importantes (API) : modélisation, méta-analyse et recherches expérimentales sur l'usage d'alcool et des prises de risques.

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Auteur / Autrice : Jordane Boudesseul
Direction : Laurent Bègue-Shankland
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie sociale et experimentale
Date : Soutenance le 26/02/2018
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire de psychologie - Personnalité, cognition et changement social (Grenoble ; 2005-...)
Jury : Président / Présidente : Henri-Jean Aubin
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Bègue-Shankland, Douglas T. Kenrick, Martie Gail Haselton, Christian Graff
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Desrichard

Mots clés

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Résumé

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L’alcoolisation ponctuelle importante (API) est un phénomène mondial et à multiples facettes généralement défini comme une consommation de 4 boissons alcoolisées ou plus par occasion pour les femmes ou 5 verres ou plus par occasion pour les hommes. Les consommations excessives sous-tendent également de nombreux autres comportements à risque (violence inter et intra-personnelle, conduite en état d’ébriété, risques sexuels, etc.) et ont des effets nocifs avérés sur la santé (cancers, maladies cardiovasculaires, etc.). La triple nature de la consommation excessive d'alcool (biologique, psychologique et sociologique) englobe une grande variété de domaines allant de l'endocrinologie à la psychologie sociale et cognitive. Obtenir une vue d'ensemble du problème, cependant, est rendu difficile par le fait même que peu d'analyses évolutionnaires ont été suggérées. Ici, nous proposons d’aborder le problème sous l’angle de la théorie du signal coûteux.Quels types de signaux les buveurs excessifs envoient-ils ? À qui le signal est-il destiné ? Ces signaux sont-ils des parades nuptiales ou des menaces pour les compétiteurs afin d'assurer le succès reproductif ou maintenir un certain statut social ? Comment les facteurs contextuels peuvent-ils influencer les taux de consommation ? Explorer les causes, les corrélats et les prédicteurs de la consommation excessive d'alcool et sa nature interdisciplinaire devrait servir de point de départ pertinent pour ensuite révéler la nécessité d'un cadre évolutionnaire.Pour répondre à ces questions, j'ai commencé par élaborer une approche évolutionnaire de la consommation excessive d'alcool en tenant compte des données et des théories actuelles (Chapitre 1). J'ai ensuite mené plusieurs études de laboratoire (oculométrique notamment) et des expériences en ligne visant à évaluer les signaux inter- et intra-sexuels que les « binge drinkers » envoient aux autres (Chapitres 2 et 3). Sur la base de ces résultats, j'ai mis en place un programme de prévention sur le terrain visant à réduire l'attitude et les attentes positives de l'alcool chez les lycéens français ainsi qu'une réplication en ligne (Chapitre 4). Parallèlement, j'ai réalisé une large méta-analyse des comportements de consommation d'alcool chez les femmes et d'autres risques au cours du cycle menstruel pour comprendre les influences endocriniennes en jeu (Chapitre 5). Enfin, j’ai analysé la théorie d’histoire de vie de la consommation à risque au niveau populationnel à l'aide d'une modélisation multi-niveaux de la fréquence et de l'intensité des consommations excessives de 1997 à 2006 aux États-Unis (Chapitre 6). Dans leur ensemble, ces résultats s’inscrivent dans la perspective d’une approche évolutionnaire de la consommation excessive d'alcool et permettent d’envisager de créer des programmes de prévention micro-ciblés.