Etude des perturbations de l'homéostasie intestinale en cas d'infection par citrobacter rodentium. Conséquences sur le bien-être de l'hôte
Auteur / Autrice : | Elodie Baudu |
Direction : | Denis Ardid, Mathilde Bonnet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la sante |
Date : | Soutenance le 03/12/2018 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Neuro-Dol (Clermont-Ferrand) |
Mots clés
Résumé
Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est le trouble fonctionnel gastro-intestinal le plus fréquent. Il se caractérise par des douleurs abdominales, dont le mécanisme physiopathologique sous-jacent est l’hypersensibilité viscérale d’origine colique (HSVC), et est souvent associé à des troubles de l’humeur. Un SII peut survenir à la suite d’une infection intestinale d’origine bactérienne. Il s’agit alors d’un SII post-infectieux. A ce jour, il n’est pas compris pourquoi un sous-groupe de patients développe ce trouble alors que la plupart des patients se remet de l’infection. Il est donc nécessaire de mieux caractériser la physiopathologie de ce trouble, notamment grâce à la mise en place d’un modèle animal post-infectieux pertinent. Le modèle murin d’infection à Citrobacter rodentium est couramment utilisé pour modéliser les infections aux Escherichia coli pathogènes humaines, agents infectieux impliqués dans le développement du SII post-infectieux. L’objectif de ce travail a été de caractériser les perturbations de l’homéostasie intestinale associées au développement d’une HSVC et de troubles du comportement via l’utilisation du modèle d’infection à C. rodentium. L’étude des comorbidités associées à l’infection à C. rodentium a révélé le développement d’une HSVC et d’un comportement anxieux à distance de l’infection. L’analyse des paramètres coliques nous a permis de mettre en évidence le développement et le maintien d’une inflammation colique à bas bruit. Grâce à la caractérisation de la composition du microbiote associé à la muqueuse colique nous avons pu montrer la présence d’une dysbiose semblable à celle décrite dans le SII. De manière intéressante, l’abondance relative en Burkholderiales a été corrélée au comportement anxieux. L’analyse des métabolites bactériens a révélé une augmentation de la concentration fécale en acide acétique chez les animaux infectés. Enfin, nous avons montré que l’HSVC et les troubles anxieux peuvent être améliorés par l’induction de la voie de l’interleukine-22 (IL-22), au niveau des entérocytes, par un mécanisme indépendant de l’inflammation. Grâce à l’utilisation du modèle d’infection à C. rodentium, notre étude a permis de mieux caractériser les mécanismes périphériques associés au développement du SII post infectieux. Ces résultats permettront à terme de proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblant le microbiote intestinal et/ou la voie de l’IL-22 pour une meilleure prise en charge des patients voire pour prévenir l’apparition de ce trouble.