Rôle des acteurs du commerce et de la distribution dans les processus de gouvernance alimentaire territoriale
Auteur / Autrice : | Camille Billion |
Direction : | Sylvie Lardon, Virginie Baritaux, Salma Loudiyi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 04/10/2018 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : UMR Territoires (Clermont-Ferrand) |
Jury : | Président / Présidente : Laurent Rieutort |
Examinateurs / Examinatrices : Claire Delfosse, Stéphane Fournier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christine Margetic, Michaël Pouzenc |
Résumé
Les années 2000 ont marqué un fort regain d’intérêt pour l’alimentation, porté aussi bien par les consommateurs que par certains acteurs publics, qui se consacrent progressivement à la question alimentaire. Cette tendance est en partie liée aux dysfonctionnements et aux crises ayant affecté le système alimentaire agro-industriel dominant. En réaction, les initiatives de relocalisation de la production et de la distribution alimentaires se sont multipliées dans les territoires, visant au développement de « systèmes alimentaires alternatifs ». L’intérêt récent porté à ces systèmes, qui reposent bien souvent sur les circuits courts, a cependant conduit à négliger certains acteurs intermédiaires des systèmes alimentaires tels que les acteurs du commerce et de la distribution. La place de ces acteurs au sein des systèmes alimentaires, tout comme leurs compétences spécifiques, peuvent pourtant leur conférer un rôle privilégié au sein des territoires, pour favoriser l’accès des consommateurs à une alimentation de proximité. Les évolutions à l’œuvre en matière alimentaire conduisent à de nouveaux modes de coordination entre acteurs des territoires. Cette thèse étudie ainsi l’émergence d’une gouvernance alimentaire à l’échelon territorial. Elle interroge, en particulier, le caractère intégrateur des processus de gouvernance alimentaire territoriale, en se consacrant à un type d’acteur spécifique : les acteurs du commerce et de la distribution. Dans un premier temps, l’analyse de trois dispositifs publics alimentaires territoriaux, à Nantes, Lyon et Figeac, nous permet de décrire les processus de gouvernance alimentaire territoriale à l’œuvre, tout en mettant en évidence certaines difficultés liées à l’appréhension de la thématique alimentaire par les acteurs publics sur les territoires. De plus, au regard du rôle réduit que jouent les acteurs du commerce et de la distribution au sein de ces dispositifs, le caractère intégrateur des processus étudiés semble limité. Dans un second temps, nous adoptons une entrée « territoriale » par l’étude du Grand Clermont, qui permet d’aborder les pratiques des acteurs du commerce et de la distribution en matière de relocalisation alimentaire. Cette approche met en évidence les types d’interactions que les acteurs du commerce et de la distribution peuvent entretenir avec les acteurs publics territoriaux, et les enjeux autour desquels se jouent ces interactions. Plus généralement, nous mettons en lumière les difficultés liées à l’identification des acteurs du commerce et de la distribution par les acteurs publics territoriaux, du fait d’une méconnaissance, parfois teintée de défiance, entre ces acteurs. L’intervention des acteurs du commerce et de la distribution dans certains champs alimentaires (économie locale, nutrition, etc.) permet néanmoins d’envisager leur potentielle intégration aux processus de gouvernance alimentaire territoriale. Finalement, cette thèse propose une lecture des freins ou blocages à la mise en œuvre de processus de gouvernance alimentaire territoriale, à partir de l’exemple des acteurs du commerce et de la distribution. Elle illustre notamment le rôle spécifique des acteurs publics territoriaux dans ces processus, en tant que porteurs de démarches alimentaires territoriales, et fédérateurs des acteurs de l’alimentation. Par ailleurs, l’investissement de certains champs alimentaires par les acteurs du commerce et de la distribution, y apparaît comme un levier potentiel à l’émergence d’une gouvernance alimentaire territoriale.