Mers Intérieures : Chateaubriand, la mer, et les Mémoires d’outre-tombe
Auteur / Autrice : | Arlette Girault-Fruet |
Direction : | Philippe Antoine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures francaises |
Date : | Soutenance le 12/10/2018 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, France) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Marie Roulin |
Examinateurs / Examinatrices : Aude Déruelle, Henri Rossi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pascale Auraix-Jonchière, Aude Déruelle, Henri Rossi |
Mots clés
Résumé
La mer a d’abord été un espace géographique bien réel dans la vie de Chateaubriand, l’immense champ libre accordé à son enfance. En ouvrant le monde grand large devant son regard, la mer autorisait une manière singulière d’en prendre possession. L’auteur des Mémoires d’outre-tombe se revendique navigateur, découvreur, voyageur. Il utilise spontanément le vocabulaire des matelots. Pourtant, il n’a vécu au bord de la mer que sept années pendant l’enfance, n’a effectué ensuite que des escales brèves, sous des cieux étrangers. Il se réfère malgré tout à la mer à chaque instant, la réinstalle sans cesse dans un texte avec lequel d’innombrables correspondances finissent par s’établir. L’écriture elle-même épouse le rythme de la mer, ses harmonies variables. On croit toujours entendre au loin comme le roulement des vagues, comme le bruit du ressac. Tout se passe comme si la sensibilité et l’imagination de l’écrivain, demeurées marquées par une sorte de paysage originel, lisaient le monde à travers un filtre, et lui conféraient instinctivement les teintes, les arrière-plans propres aux rivages quittés. Chateaubriand se demandait avec anxiété si les Mémoires resteraient lisibles à la postérité. Mais l’écriture et la mer renvoient à une même conception de l’éternité : elles écrivent en lettres temporaires des chants qui durent toujours