Napoléon à Sainte-Hélène, réalités et légendes, de 1815 à nos jours
Auteur / Autrice : | Florian Coppée |
Direction : | François Pernot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire - Cergy |
Date : | Soutenance le 08/12/2018 |
Etablissement(s) : | Cergy-Pontoise |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et Science politique (Cergy, Val d'Oise)) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : AGORA (Cergy-Pontoise ; 2015-....) - Laboratoire AGORA / AGORA |
Jury : | Président / Présidente : Éric Vial |
Examinateurs / Examinatrices : Francois Pernot, Jacques-Olivier Boudon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Natalie Petiteau, Katherine Astbury |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Un territoire est indéniablement associé à Napoléon et à sa légende dans l'esprit des populations. Il ne s'agit pas de la Corse, lieu de naissance, mais bien de Sainte-Hélène, lieu d’exil, de mort mais aussi de construction de la légende napoléonienne. C'est sur cette île de l'Atlantique sud qu'entre 1815 et 1821 celui qui, pendant plus de vingt ans, a fait trembler l'Europe, vit les dernières années de son existence. Le captif pendant toutes les années de sa détention sur Sainte-Hélène n'est peut-être à aucun autre moment de sa vie si étroitement observé. Cependant, les Français, entre 1815 et 1821, ignorent ce qui se passe sur cette île perdue de l’Atlantique sud. Les nouvelles sur ce personnage sont rares sinon absentes et l'absence d'information véridique sur les événements de l'île est considérable. Ce constat est accentué par la situation de Sainte-Hélène. Il s'agit d'un lieu éloigné, inconnu et difficilement compréhensible pour la grandes majorités des Français du XIXe siècle. Cette absence d'information entraine les plus folles rumeurs. Effectivement, les fausses nouvelles parsèment l'exil de Napoléon, des Français répandent des bruits, prétendent connaître la vérité et la transmettre généralement oralement, plus rarement par l'écrit, aux autres. Si les bruits sont essentiellement émis entre 1815 et 1821 ils se poursuivent au cours des années 1820 et même au-delà par de multiples relais.Nombre de bruits et d'ouvrages offrent de multiples histoires toutes plus sensationnelles les unes par rapport aux autres sur l'exil de Napoléon. Parmi elles, Napoléon s'est évadé de Sainte‑Hélène. De véritables faits ont inspiré les nombreuses théories évasionistes qui fleurissent à partir de 1815. Ainsi, des projets d’enlèvement ont indéniablement été pensés. Néanmoins, aucun des plans n’est mis à exécution, amenant en conséquence un questionnement sur les raisons de l’absence de leur concrétisation, n'ont-ils pas simplement été de simples échanges verbaux entre Bonapartistes ?Enfin, les rumeurs perdurent après 1821 en partie grâce aux arts. En effet, l'internement de Napoléon a beaucoup été représenté par la littérature, la peinture et plus récemment par le cinéma. Par exemple, de très nombreux auteurs du XIXe siècle se sont inspirés du séjour de l'Empereur à Sainte-Hélène de façon plus ou moins évidente et ont réinvesti les éléments constitutifs de la légende.Toutes les rumeurs et les représentations artistiques de la captivité déforment les dernières années de Napoléon. Or, ces représentations altérées restent dans la mémoire collective car elles sont plus faciles à retenir, elles sont de meilleures histoires que la réalité... Et donc, la mythologie fini par altérer la réalité historique. Par exemple, l'idée d’un Napoléon humilié en permanence par les Anglais est ancrée dans la mentalité populaire comme parmi les élites. D'ailleurs cette distorsion de la réalité est une partie intégrante de la légende napoléonienne. Sans l'idée du calvaire de Napoléon à Sainte-Hélène prisonnier des puissances de la Sainte-Alliance et l’image négative de Hudson Lowe, la figure du captif auprès des libéraux et des nationalistes au XIXe siècle n’aurait pas été la même. La légende de Sainte-Hélène est donc une partie fondamentale de l’histoire napoléonienne.