Thèse soutenue

Gouvernance démocratique et résistance aux conflits dans les sociétés enclines aux conflits : Une analyse consociationnelle des expériences du Ghana en Afrique de l'Ouest (1992-2016)

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Auteur / Autrice : Halidu Musah
Direction : Dominique Darbon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 13/12/2018
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Les Afriques dans le monde (Pessac, Gironde ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : René Otayek
Examinateurs / Examinatrices : René Otayek, John R. Heilbrunn, Edward Salifu Mahama
Rapporteurs / Rapporteuses : John R. Heilbrunn, Edward Salifu Mahama

Mots clés

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Résumé

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Résumé Les conflits font partie intégrante de toutes les activités de la société. Ces conflits, cependant, deviennent indésirables lorsqu'ils parcourent la ligne de destruction élargie des biens et des personnes. La démocratie est un mécanisme visant à réglementer les opinions dissidentes et à harmoniser les intérêts multigrades pour une coexistence réussie et un développement national. La littérature suggère que la démocratisation est très difficile, sinon impossible, dans les sociétés pluralistes ou à clivage multiple. Pour surmonter cette difficulté, le consociationalisme a été suggéré comme une panacée qui permet un partage équitable formel du pouvoir et des ressources publiques parmi les facettes reconnues de la société plurielle. Sans cela, on suppose que toute tentative de démocratie est susceptible de s'effondrer et d'échouer. Le Ghana est un pays multiethnique avec au moins 92 groupes ethniques différents qui défie apparemment le raisonnement fondamental de la démocratisation consociative, parce qu'il a pratiqué la démocratie avec succès depuis plus de 25 ans sans nécessairement adopter des modèles consociatifs formels. Cette thèse situe le Ghana dans ce contexte théorique et examine les raisons de son succès malgré l'écart théorique par rapport au consociationalisme. L'approche de la méthode mixte a été adoptée dans l'étude, et 542 répondants ont été choisis à dessein pour l'observation. Les données recueillies par l'administration des questionnaires des entrevues ont révélé que le Ghana n'a pas connu de conflits violents à l'échelle nationale malgré les conflits ponctués à travers le pays en raison de la nature même de ses conflits internes; donc circonscrits par les circonstances géographiques, les causes des conflits, et les l'acteurs impliqués. Deuxièmement, l'étude révèle que, malgré l'existence de multiples clivages sociaux au Ghana, l'interaction sociale entre les personnes met plus d’accent sur les liens transversaux qui existent parmi les individus que sur les clivages qui les divisent, même s’il existe une prise de conscience du clivage élevée dans la société ghanéenne. En outre, la disposition constitutionnelle pour la démocratisation au Ghana englobe préalablement l'intérêt national au-dessus des intérêts de clivage. Elle interdit aussi les organisations politiques basées sur les clivages sociales. L'étude recommande qu'une plus grande attention soit accordée à l'éducation à la paix dans tout le pays, en impliquant formellement dans ce processus les pertinentes institutions traditionnelles et modernes, toutes formelles qu’informelles, au niveau de base de la société. Il est également impératif d'aborder d'urgence les causes profondes de la myriade de conflits qui couvrent la longueur et l'étendue du pays pour leur résolution durable afin d'améliorer la démocratisation pacifique. Les politiciens devraient éviter de s'immiscer dans les conflits locaux et permettre aux dispositions institutionnelles établies par le système démocratique ghanéen de traiter de manière décisive avec les questions de conflit.