Thèse soutenue

De l’individualité familiale à l’identification composite : La compréhension de l’expérience de genre des migrant.e.s iranien.ne.s en France

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Auteur / Autrice : Tahereh Khazaei
Direction : Éric Macé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 09/11/2018
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : François Dubet
Examinateurs / Examinatrices : Éric Macé, François Dubet, Marie Ladier-Fouladi, Geneviève Zoïa, François de Singly, Marion Paoletti
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Ladier-Fouladi, Geneviève Zoïa

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse propose une analyse sociologique compréhensive du travail d’individuation et d’identification de genre des migrant.e.s iranien.ne.s en France et s’inscrit dans la question sociologique plus générale des formes d’adaptation des acteurs à un nouvel environnement social, moral et normatif. C’est particulièrement le cas entre la France et l’Iran en raison des contrastes concernant les identités et les rôles de genre et la sexualité. La thèse a pour objectif de répondre à deux questions. Comment ces personnes migrantes font-elles pour adapter leur travail d’identification de genre forgée en Iran aux nouvelles normes et aux nouveaux attendus propres à une société française, non plus imaginée depuis l’Iran, mais éprouvée socialement ? Symétriquement, quels sont ces attendus et ces normes de genre propres à la société française que doivent découvrir, comprendre et prendre en compte (d’une manière ou d’une autre) ces hommes et ces femmes venus d’Iran ? L’idée qui guide la recherche est que l’appareillage théorique classique (acculturation, intégration, socialisation) ne permet sans doute pas de rendre compte de la dimension composite d’une adaptation au nouvel environnement qui combine à la fois l’adoption de nouvelles normes et pratiques, la conservation de ce qui n’est pas flexible dans l’habitus et/ou les convictions religieuses et la syncrétisation d’une néo-ethnicité irano-française. L’enquête a été réalisée par entretiens et observation au sein des espaces domestiques auprès d’hommes et de femmes ayant été totalement socialisés au sein de la société postrévolutionnaire iranienne et qui, devenus migrants en France, doivent comprendre (en une « ethnologie inversée ») et s’adapter aux normes françaises de féminité par le vêtement, aux interactions entre les hommes et les femmes, et à une sexualité dissociée de la conjugalité, le tout dans un contexte fortement contraint par les stéréotypes négatifs envers les migrants du Sud et les musulmans. Ce travail d’individuation peut se résumer au final par l’articulation sous tension entre deux principales dimensions de leur expérience : une « individualité familiale » issue de leur socialisation en Iran et qui est partie-prenante d’une « identification composite » faite d’un travail continu et réflexif d’ajustement social et subjectif.