Thèse soutenue

"Beribilez" (En voiture) (1931) de Jean Etchepare : voyage et idéologie

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Auteur / Autrice : Aitor Ortiz de Pinedo
Direction : Jean CasenaveJon Kortazar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études basques
Date : Soutenance le 05/07/2018
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Universidad del País Vasco
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur la langue et les textes basques (Bayonne, Pyrénées Atlantiques) - Centre de recherche sur la langue et les textes basques (Bayonne, Pyrénées Atlantiques)
Etablissement d'accueil : Universidad del País Vasco
Jury : Président / Présidente : Rosa Miren Pagola Petrirena
Examinateurs / Examinatrices : Xabier Etxaniz, Aurélie Arcocha-Scarcia
Rapporteurs / Rapporteuses : Rosa Miren Pagola Petrirena, Xabier Etxaniz

Résumé

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Dans cette thèse est analysé le deuxième et dernier livre Beribilez (En voiture) de Jean Etchepare (1877-1935). Le but de la recherche est d’établir l'idéologie de l'auteur à l’âge adulte et l’image qu’il donne tout au long de ce récit de voyage, fait en voiture à travers le Pays Basque. On a utilisé deux méthodologies principalement : la sémiotique (Philippe Hamon) et l´imagologie (Daniel-Henri Pageaux). On a relu les critiques portant sur l´œuvre de cet auteur pour les comparer avec nos intuitions. Nous avons sondé la formation intellectuelle de Jean Etchepare, et nous avons vu qu'au Pays Basque du Nord, il était confronté à la pensée traditionnelle, dominante à cette époque. Durant la confrontation entre l'État et l'Église autour de la laïcisation, Etchepare a choisi une voie indépendante inspirée souvent par la philosophie allemande. Dans le domaine de la pensée esthétique, la vision du paysage basque est plutôt économiciste, l'appréciation des terres rurales se combine avec un mysticisme poétique. Au sein des beaux-arts, il critique l'enthousiasme théâtral du luxe religieux baroque qu'il voit dans le Sanctuaire de Loyola; dans l´aspect du savoir-vivre il s'éloigne modérément de l'ascétisme confessionnel traditionnel, donnant dans le texte une place inhabituelle jusqu’alors, aux petits plaisirs des sens (gastronomie, danse…). Dans le domaine de l'éthique, il critique la croissance urbaine de Saint-Sébastien : il proclame la spiritualité laïque contre le matérialisme et la dégénérescence de la haute bourgeoisie. Il prophétisa la Seconde Guerre mondiale qui s´approchait, parce qu'il voyait les êtres humains sans respect mutuel. En tant que positiviste, il critique aussi toute croyance irrationnelle. Enfin, il indique qu'à l'âge adulte il s'est aligné sur la philosophie grecque de la mesure. A propos du Pays Basque, il entend promouvoir la solidarité entre les deux versants basques des Pyrénées, en réinterprétant les avatars de l'Histoire de manière diplomatique. L'attitude envers le Sud-est de filia (Pageaux). En conclusion, on peut dire que l'écrivain dans ce livre a modélisé soigneusement l´expression de sa pensée, car il ne voulait pas que l´ouvrage soit rejeté, comme ce fut le cas avec le premier (Glanes, 1910).