La société sherpa à l’ère du « Yak Donald’s » : lutte des places pour l’accès aux ressources dans la région touristique de l’Everest (Népal)
Auteur / Autrice : | Etienne Jacquemet |
Direction : | Isabelle Sacareau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie humaine |
Date : | Soutenance le 09/07/2018 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Passages (Pessac, Gironde ; Pau ; Talence, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Serge Briffaud |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Sacareau, Olivier Lazzarotti, Xavier Bernier, Joëlle Smadja, Sylvie Clarimont | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Lazzarotti, Xavier Bernier |
Résumé
Au-delà des représentations et des pratiques des alpinistes et trekkeurs, toujours plus nombreux, les conditions du développement et de la pérennisation du système touristique associées à la région népalaise de l’Everest – le Khumbu – semblent de plus en plus reposer sur la valorisation de ressources comme l’eau, l’électricité et l’emplacement foncier. Source de revenus considérables pour les populations locales, et plus particulièrement pour les hébergeurs touristiques, l’accès à ces différentes ressources ne va pourtant pas de soi. Tous les acteurs n’occupent pas les mêmes positions, ni ne possèdent les mêmes moyens pour les valoriser. Cet accès aux ressources, et par extension à de nouvelles positions socio-spatiales, donne lieu à de multiples stratégies fondées sur les capitaux, compétences et intérêts de chacun. Dans cette petite région, néanmoins hautement symbolique, ces stratégies d’accès aboutissent à une lutte des places entre d’une part les membres de la communauté sherpa – qui revendiquent une position d’insiders mais se déploient à l’extérieur du Khumbu par des modes d’habiter très polytopiques –, et d’autre part, de nouvelles populations originaires des basses vallées, en position d’outsiders, qui cherchent à s’y implanter. Dans le contexte d’un espace de plus en plus ouvert sur le monde, en pleine recomposition sociodémographique et culturelle, ce qu’incarne le « Yak Donald’s » – l’un des nombreux nouveaux pubs implantés dans la région –, se pose ainsi la question du partage et de la gouvernance des ressources et des revenus de ce haut-lieu du tourisme. Loin d’être passifs, mais plutôt à l’origine de ces nouvelles dynamiques, cette thèse montre comment les manipulateurs de symboles sherpas contrôlent encore largement le territoire et l’économie du tourisme.