Esthétique et politique du cyborg : le syndrome de l'alchimiste
Auteur / Autrice : | Thomas Brunel de Montméjan |
Direction : | Bernard Lafargue |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts (Histoire, Théorie, Pratique) |
Date : | Soutenance le 03/07/2018 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Andrieu |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Lafargue, Terezinha Petrucia da Nóbrega, Bernard Claverie | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bernard Andrieu, Terezinha Petrucia da Nóbrega |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
À en croire Chris Hables Gray nous sommes tous devenus des cyborg citizen. La science-fiction regorge de ces corps fantasmés de cyborgs aux allures de dieux antiques parcourant les espaces intersidéraux ou bien voyageant dans le temps. Toujours plus beaux, performants, rapides et intelligents que l'homo sapiens sapiens, les êtres humains du futur sont généralement divisés en deux catégories : ceux qui ont évolué et ceux qui sont toujours aussi limités que l'homme actuel, « obsolètes » pour employer le mot de néo-mutants comme Lukas Zpira ou Stélarc. Tantôt machine anthropomorphe aux airs de dieu omnipotent, tantôt cerveau synthétique omniscient, l'I.A. renvoie en partie à « la fin », au double sens du terme, de l'humanité. Le cyborg, la fin de l’homme ou un homme meilleur ? Ces « intentions mélioristes » qui laissent sceptique un David Le Breton sont perceptibles dans le cinéma, la littérature ou le jeu vidéo. Le corps s’altère. Humain, trop humain, surhumain, posthumain ? Au travers des progrès scientifiques, tant de la génétique que des technologies de l'information, le corps humain lambda se retrouve trié sur le volet à la naissance par des politiques eugénistes dissimulées sous des propos de luttes contre les maladies à la manière d'un Bienvenue à Gattaca, puis propulsé dans les mondes virtuels, pénétrant des royaumes, jusqu'à présent fictifs, sur une base quotidienne par le biais des technologies qui l'entourent. Le rêve des body hacktivistes est une hétérotopie futuriste, où chacun est libre de choisir sa mutation et où La Mouche de David Cronenberg pourrait côtoyer un Na'vi d'Avatar sans que personne ne s’étonne de ces corps de freaks qui ne sont plus simplement des corps de cyborgs à l'aspect humain mais des corps de monstres à l'esprit humain. Ces biocyborgs sont paradoxalement plus humains que nous. Quelle part restera-t-il de notre corps charnel dans le corps futur ? Y-a-t-il encore une place pour l'homo sapiens sapiens dans le futur ou bien sera-t-il forcé d'abandonner son corps ? À en croire Paul Virilio ou Jean Baudrillard, la disparition du corps est inévitable. Après avoir mis en évidence l’histoire et la généalogie du cyborg, du mythe fictionnel à sa réalisation actuelle, cette thèse se demandera « qu’est-ce que vivre en cyborgs aujourd’hui ? »