Thèse soutenue

L'occupation romaine et médiévale dans la Plaine de Pise. Analyse morphologique des formes agraires et urbaines, et étude des dynamiques paysagères

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Auteur / Autrice : Arianna Commodari
Direction : Ricardo González VillaescusaPier Luigi Dall'Aglio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 10/12/2018
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE) en cotutelle avec Università degli studi La Sapienza (Rome)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Culture et Environnements, Préhistoire, Antiquité, Moyen-Age
Jury : Examinateurs / Examinatrices : François Favory, Oriol Olesti i Vila, Marie-Jeanne Ouriachi, Luisa Pellegrini
Rapporteurs / Rapporteuses : François Favory, Oriol Olesti i Vila

Résumé

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La plaine de Pise, située au nord-ouest de la Toscane, près du delta de l’Arno qui, après 241 km, se jette dans la mer Ligure à une faible distance du centre urbain de Pise. Différents processus géomorphologiques (érosion, transport, accumulation), principalement conditionnés par le système fluvial et marin (apport sédimentaire d’origine fluviale, formation du système deltaïque, progradation de la ligne de côte), ainsi que par les interventions humaines qui ensemble ont mené à sa configuration actuelle. L’abondance des ressources naturelles, en particulier des ressources en eau, la localisation géographique et l’accessibilité de la plaine sont quelques-uns des facteurs qui ont favorisé un occupation stable et durable depuis le Paléolithique inférieur. Les populations qui se sont succédées au cours des époques historiques ont néanmoins dû faire face au caractère changeant et dynamique de la plaine, et en particulier à la force de l’eau, qui a représenté une ressource inestimable ainsi qu’un imprévisible danger. Les recherches menées en particulier dans le cadre du doctorat se concentrent sur l’étude de deux phases historiques cruciales dans le processus de formation de la plaine de Pise : l’époque romaine et l’époque médiévale. Les interventions réalisées lors de la colonisation augustéenne (Ier siècle av. J.-C.) ont transformé la plaine, modifiant en profondeur le paysage rural par la mise en œuvre d’une nouvelle planification agraire, la centuriation de Pise, qui structure encore significativement le réseau hydraulique, le réseau routier et le système urbain. L’étude du processus de transformation et de transmission du réseau orthogonal nécessite une analyse approfondie des facteurs qui, au cours des différentes phases historiques, l’ont rendu “ visible ”, surtout pendant la période médiévale caractérisée par le “ retour ” d’un pouvoir centralisé, celui de la Commune de Pise, capable d’exercer un plus grand contrôle sur le territoire et les ressources hydriques. La recherche vise à reconstituer les principales caractéristiques et les différentes phases d’évolution du paysage centurié au cours des siècles, ce qui implique une étude approfondie des dynamiques paléoenvironnementales et paléohydrographiques qui ont affecté le contexte de Pise avant même la colonisation romaine.Pour obtenir les résultats attendues, une approche méthodologique interdisciplinaire et diachronique a été utilisée, capable de saisir les facteurs naturels et anthropiques qui, au cours des siècles, ont conditionné ce processus “ constructif ”. La lecture morphologique des parcelles urbaines et agraires a permis la reconnaissance des formes d’organisation du paysage de Pise, en particulier de la grille centuriée et des phénomènes de transmission et de déformation de ses éléments constitutifs. L’intégration des données stratigraphiques, enrichis par une campagne de carottages menée en 2016 en collaboration avec d’autres universités italiennes, aux résultats de l’étude historique-archéologique, archivistique et planimétrique, a permis d’obtenir de nouveaux résultats sur l’évolution pedosédimentaire et paléohydrographique de la plaine pisane étudié et de formuler des nouvelles hypothèses sur le scénario paléogéographique à l’époque romaine et son évolution pendant les siècles suivants.Les études de surface et de sous-sol ont ainsi permis de reconstituer la relation existante entre le systèmede peuplement, les formes d’exploitation et de gestion des ressources, les transformations paléoenvironnementales et paléohydrographiques et les dynamiques morphologiques (modalités de transmission et/ou de transformation de la trame centuriée) dans la longue durée, montrant que la centuriation visible dans sa version “ la plus actuelle ” est le résultat d’un processus long et continu d’interaction homme-environnement.