Thèse soutenue

Une culture chorégraphique au fil des airs : Transferts et adaptations poïétiques entre Venise et Paris au XVIIe siècle

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Auteur / Autrice : Bianca Maurmayr
Direction : Marina Nordera
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts vivants, dominante danse
Date : Soutenance le 19/11/2018
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (Nice ; 2012-....) - Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Andrea Fabiano, Rebecca Harris-Warrick, Hélène Baby, Claudia Jeschke
Rapporteurs / Rapporteuses : Andrea Fabiano, Rebecca Harris-Warrick

Mots clés

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Résumé

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Ma recherche interroge les transferts culturels produits entre la France et l’Italie au XVIIe siècle en ce qui concerne la culture chorégraphique, avant que la belle dance française ne s’impose comme norme de référence à l’échelle européenne. Me plaçant dans la lignée d’études promue par J. Sasportes et S. Mamone sur l’appréhension de la culture spectaculaire de l’époque moderne au-delà des limites nationales, je considère qu’une analyse des processus migratoires des artistes au cours du XVIIe siècle aide à redéfinir l’émergence des styles comme le résultat d’un dialogue culturel vigoureux. En ce sens, la notion de transfert culturel – tirée de l’histoire croisée (Werner et Zimmerman) – vient éclaircir les références kinésiques communes entre France et Italie à l’intérieur d’un contexte de circulation (des personnes et des savoir-faire) et d’un processus multiple d’appropriation, de configuration, parfois aussi de résistance à l’intégration d’éléments chorétiques d’autrui. Suivant ces propos, j’ai resserré l’étude sur les riches échanges entre la République de Venise et Paris dans la culture dramaturgique et dans la danse théâtrale et sociale, dans une période comprise entre 1637 (naissance du théâtre public vénitien) et 1728 (publication du Trattato del ballo nobile de Dufort). Suivant la démarche qualitative et inductive de l’anthropologie historique (C. Ginzburg, P. Burke), j’ai envisagé le théâtre public vénitien et son ballo teatrale (I. Alm) comme contre-modèles à la tradition historiographique du ballet français – souvent érigée comme la seule expérience significative de l’époque. Me détachant des catégories taxinomiques de « Renaissance », « Baroque » ou « ballet de cour » (B. Sparti), j’ai retracé les dénominations générées par les discours internes à l’art et transmises par ses acteurs. En plus de sonder les traditions et les relations du « ballet » et du « ballo », la thèse interroge les médiations culturelles entre France et Italie via les emprunts linguistiques de la langue française à la langue italienne (E. Kougioumtzoglou- Roucher), voire via les emprunts cinétiques de la belle dance au vocabulaire technique italien. Cette analyse comparative est accompagnée par un travail de réappropriation corporelle du vocabulaire ancien, l’articulation entre théorie et pratique étant au cœur de la méthodologie des études en danse.