Thèse soutenue

Le Guernica : un tableau-monument en expositions. Support de réactivation et d’actualisation des mémoires de la Guerre Civile espagnole (1936-1939)

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Auteur / Autrice : Jessica Cendoya
Direction : Jean Davallon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'Information et de la Communication
Date : Soutenance le 22/01/2018
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Culture et patrimoine (Avignon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Norbert Elias
Jury : Président / Présidente : Frédéric Gimello-Mesplomb
Examinateurs / Examinatrices : Xavier Roigé
Rapporteur / Rapporteuse : Cécile Tardy, Patrick Fraysse

Résumé

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La recherche se donne pour objectif de définir comment la construction des régimes de valeurs artistiques, mémorielles et historiques du Guernica - œuvre d’art réalisée par Pablo Picasso en 1937 - participe à l’écriture patrimoniale du tableau-monument, d'une part, et devient opératoire dans la réactivation ou l’actualisation de la mémoire des événements auxquels il réfère, dans le cadre de la visite muséale, d'autre part. Trois niveaux de recherche ont été pensés. Le premier a été de circonscrire l’objet Guernica en tant qu’objet d’art en posant un socle d’analyse de l’objet détaché de tout contexte, et ce, afin de mieux appréhender ceux par lesquels il existe en tant qu’objet culturel signifié dans des contextes temporels et géographiques. Dans un deuxième temps, l’analyse des différentes mises en exposition du Guernica ont permis de saisir les différentes valeurs d’usage qui lui ont été attribuées et comprendre ainsi comment il s'est construit en tant qu’objet patrimonial. Enfin, dans un troisième temps, au regard d’une analyse détaillée de la mise en exposition du Guernica au MNCARS en 2009 et 2013, 60 entretiens menées selon une méthodologie qualitative après la visite ont été analysé afin de comprendre les valeurs d’usage que mobilisent les espagnols lors de la réception et pour quelles raisons. L’intérêt de l’enquête est d’avoir révélé qu’il existait un éventail de mémoires et d’appréhensions afférentes à l’objet Guernica. Les enquêtes ont été analysées sous le prisme de la sensibilité politique (Républicains et Nationalistes), mais surtout sous celui du prisme générationnel, et pour lequel quatre générations sont identifiées. Les résultats d’analyse par générations, permettent de distinguer deux types de rapport au Guernica : réactivation et actualisation. Les notions de réactivation et d’actualisation (Georgescu-Paquin, 2013) s’insèrent dans une logique de rupture-continuité, nécessaire à tout processus de patrimonialisation (Davallon, 2006). Dans ce cas d’étude, le MNCARS propose un cadre portant sur un versant de l’histoire qui, à défaut d’apaiser les tensions, les ravivent pour certains (Nationalistes) ; tandis que d’autres, se retrouvent dans un processus entamé depuis peu (Républicains), suite à la Loi dite de « mémoire historique » (2007). En revanche, les nouvelles générations présentent un regard apaisé et distancié qui leur permet de rendre opératoire l’écriture patrimoniale du Guernica.