Le musée autrement ? : les mesures d'incitation à la visite et leurs effets sur le public des jeunes adultes dans les musées de France
Auteur / Autrice : | Maylis Nouvellon |
Direction : | Jacqueline Eidelman, Jean-Marie Lafortune |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Communication |
Date : | Soutenance le 24/04/2018 |
Etablissement(s) : | Avignon en cotutelle avec Université du Québec à Montréal |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Culture et patrimoine (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Norbert Elias |
Fondation : École du Louvre (Paris, France) | |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Sylvie Poli |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Sylvie Poli, Jason Luckerhoff, Olivier Thévenin, Anik Meunier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jason Luckerhoff, Olivier Thévenin |
Mots clés
Résumé
Le musée du XXIe siècle est caractérisé comme un espace « inclusif et collaboratif » qui intègre la voix des publics à la construction de son discours. Il repose sur une acception qualitative du projet de démocratisation culturelle comme « démocratisation d’un rapport social ». Nous nous intéressons aux mesures d’incitation à la visite adressées aux jeunes adultes : la gratuité pour les moins de 26 ans dans les musées nationaux et un ensemble d’événements dédiés aux jeunes adultes qui ensemble leur proposent de découvrir le musée autrement et participent de cette acception qualitative de la démocratisation culturelle. En quoi ces politiques des publics au musée sont-elles le vecteur d’un renouvellement des publics de ces lieux ? La structuration sociale des publics constitue la première clef d’analyse des effets de démocratisation. Pour l’étudier, on prend appui tout à la fois sur le dispositif d’enquête conçu par le ministère de la Culture afin d’évaluer la performance des établissements patrimoniaux nationaux (éditions 2012 et 2015 menées auprès de l’ensemble des visiteurs et éditions de 2009 et 2014 auprès des bénéficiaires de la gratuité) et sur deux enquêtes (statistique et qualitative) auprès des publics jeunes adultes d’événements conçus à leur intention. Une seconde clef intègre la compréhension des trajectoires culturelles et la diversité des facteurs qui les orientent ainsi qu’une lecture des univers culturels comme univers de goût (enquête de type biographique). En mettant en exergue le rôle des politiques des publics, cette recherche propose un modèle dynamique de compréhension des pratiques culturelles pour analyser la formation des publics des musées. Dans cette optique nous nous plaçons à l’échelle de la « culture vécue » et deux éléments principaux retiennent notre attention. L’un envisage le musée comme une plateforme de ressources, c’est-à-dire comme l’un des supports potentiels de l’expression des goûts, et suppose que les politiques des publics soutiennent et alimentent les univers culturels des individus. L’autre tient compte des processus par lesquels des individus deviennent visiteurs et de la capacité des politiques des publics à consolider ces dynamiques culturelles à l’instar des mesures d’incitation à la visite qui permettent à des publics de se constituer en ambassadeurs du musée. L’enjeu de cette recherche est donc bien celui d’une réévaluation des politiques publiques de démocratisation culturelle.