Thèse soutenue

Femme indo-guadeloupéenne et création : non sati mais çakti

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Auteur / Autrice : Minakshî Carien
Direction : Benjamin Brou Kouadio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts Esthétique, Pratiques et Théories
Date : Soutenance le 03/12/2018
Etablissement(s) : Artois
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Benjamin Brou Kouadio, Éliane Chiron, S. Singaravelou, Icleia Borsa Cattani
Rapporteurs / Rapporteuses : Éliane Chiron, S. Singaravelou

Résumé

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En quittant l’Inde, les femmes fuient un système qui les opprime, un système qui nie leur humanité, un systèmerattaché à un texte sacré intitulé les lois de Manou. Cependant en effectuant cette immigration, des femmesindiennes ont pu s’émanciper et s’affirmer par-delà ces codes religieux qui niaient leur existence, qui lescantonnaient à un rôle servile et les éduquaient à n’être qu’une «bonne épouse », une sati. Or cette expérience del’immigration va remettre en cause cet hindouisme patriarcal pour ériger un hindouisme matriarcal plus enclin àvaloriser l’égalité des sexes et des classes sociales. Cette expérience du déracinement, cette perte de mémoire,cette immersion coloniale permettent aux femmes Indiennes de prendre en main leurs destins. Il en émerge lafigure de la « femme guerrière, la femme çakti, la femme d’action » qui n’est plus cantonnée à n’être qu’unemère ou une épouse mais une femme qui agit, qui se bat, une femme qui prend exemple sur les déesses qu’elleadore, représentative de la figure de la femme guerrière. Un processus artistique naît de ce fait migratoire, unprocessus basé sur l’identification de ces femmes aux déesses-mères, un processus qui peut être conçue commeune mimesis car il s’appuie sur les mythologies des déesses hindoues archaïques connue sous le nom de çakti. Ceprocessus mimétique permet aux femmes Indiennes de se libérer des voix de l’oppression, de cette tragédiepatriarcale. Cette figure indo-guadeloupéenne du XIXe siècle peut être affiliée à son altérité intime : les voixcontemporaines des Indiennes. Ces femmes prônent une révolution, dénoncent cette hégémonie patriarcale quine devraient plus subsister dans ce monde du « globalisme ». Ces voix féminines encouragent les initiativesféminines à lutter pour endiguer ce système qui nie leurs existences notamment dans l’Inde rurale actuelle.