Auteur / Autrice : | Yannick Clavé |
Direction : | Jean-François Condette |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance le 15/06/2018 |
Etablissement(s) : | Artois |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Noël Luc |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Condette, Jean-Noël Luc, Philippe Savoie, Bruno Poucet, Carole Christen, Yves Verneuil | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Savoie, Bruno Poucet |
Mots clés
Résumé
Placés en position d’interface au sein du système éducatif, entre les autorités supérieures nationales et académiques, les notables locaux, les élèves et leurs familles, mais aussi l’ensemble du personnel du lycée, enseignants inclus, sur lesquels ils ont autorité, les proviseurs occupent une position fondamentale. Créés en même temps que le lycée napoléonien, en 1802, les proviseurs bénéficient tout au long du XIXe siècle d’une construction de leur statut et de leur carrière par l’État. Véritables fonctionnaires d’encadrement intermédiaires, pour la grande majorité issus du monde de l’enseignement, de plus en plus fréquemment agrégés, les proviseurs sont soumis à une intense mobilité géographique, presque incontournable pour ceux qui veulent accomplir une belle carrière dont le sommet reste les lycées parisiens. Son travail au quotidien est considérable, à la fois dans et hors de son établissement. Le proviseur affirme également son rôle pédagogique, l’Institution attendant de lui une vraie capacité à se montrer comme un éducateur, et pas seulement comme un administrateur. Représentants de l’État républicain, les proviseurs se trouvent par ailleurs au cœur des enjeux politiques et religieux de leur temps, en particulier pour faire face à la rude concurrence que leur imposent les établissements congréganistes. Mobilisant un ensemble varié de sources (textes officiels et règlementaires, dossiers personnels des fonctionnaires, archives départementales, documents privés), cette thèse repose sur une approche prosopographique, permettant d’étudier les parcours de carrière, les formes de mobilité professionnelle et les origines sociales de ces fonctionnaires sur la durée d’un long XIXe siècle, avec une attention particulière pour la IIIe République, moment où la construction du corps provisoral est renforcée. Les proviseurs peuvent en effet être envisagés comme un groupe socio-professionnel avec l’affirmation lente mais certaine d’une véritable identité de corps, en droit et en fait, qui n’exclut pas quelques spécificités, comme ces 108 proviseurs ecclésiastiques dont le dernier, pleinement soutenu par les autorités républicaines, ne prend sa retraite qu’en 1898.