Thèse soutenue

"Les hérésies sont d'utiles ennemies". : itinéraire d'Henri Basnage de Beauval (1656-1710), avocat de la République des Lettres et penseur de la tolérance civile.

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Auteur / Autrice : Sara Graveleau
Direction : Didier BoissonSusanne Lachenicht
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 01/12/2018
Etablissement(s) : Angers en cotutelle avec Universität Bayreuth
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Temps, Mondes, Sociétés (2015-...)
Jury : Président / Présidente : Céline Borello
Examinateurs / Examinatrices : Joël Glasman, Chantal Wionet
Rapporteurs / Rapporteuses : Hubert Bost, Bertrand Van Ruymbeke

Résumé

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Henri Basnage de Beauval (1656-1710) est né dans une famille protestante de la noblesse normande. Arrière-petit-fils, petit-fils, neveu, cousin et frère de pasteurs, il choisit pourtant de devenir avocat, à l’instar de son père, Henri Basnage de Franquesnay. Face à l’accélération des persécutions contre sa communauté confessionnelle, il prend la plume pour dénoncer la violation des consciences et proposer une solution pragmatique à son souverain, celle de la tolérance civile des religions. Un an après la publication de son traité, la Révocation de l’édit de Nantes l’oblige à se convertir au catholicisme et ce n’est qu’à l’été 1687 qu’il s’exile en Hollande où il retourne au protestantisme et commence une nouvelle vie. Au Refuge huguenot, il retrouve son frère Jacques Basnage ainsi que le philosophe Pierre Bayle qui lui offre l’opportunité de devenir journaliste et de faire son entrée dans la République des Lettres. Grâce à son Histoire des ouvrages des savans (1687-1709), il participe à la diffusion des connaissances scientifiques et littéraires et s’érige en intermédiaire entre les lettrés européens. Il propose également une révision du Dictionnaire universel d’Antoine Furetière et réédite les œuvres juridiques de son père. Continuant de défendre l’idée que la tolérance civile des religions est la solution la plus acceptable face au morcellement de la chrétienté, il participe également à la controverse inter et intra confessionnelle de son temps, s’opposant en particulier au pasteur Pierre Jurieu. Il décède à La Haye en 1710, loin de sa patrie. Par une approche à la fois sociale, culturelle et intellectuelle, cette biographie interroge les singularités de l’identité d’un huguenot de la fin du XVIIe siècle, mais également la façon dont ce dernier perçoit le monde et se comporte face aux obstacles auxquels il est confronté.