Thèse soutenue

Mouvement relatif et cosmologie dans l'écriture de la "science nouvelle", 1610-1759

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Auteur / Autrice : Arianne Margolin
Direction : Stéphane LojkineChristopher Braider
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 14/12/2018
Etablissement(s) : Aix-Marseille en cotutelle avec University of Colorado at Boulder
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche :  : Centre interdisciplinaire d'étude des littératures (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Paolo Palmieri
Examinateurs / Examinatrices : Christopher Braider
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Roux

Résumé

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Ma thèse examine le rôle du mouvement relatif comme un dispositif littéraire dans les expériences de pensée cosmologiques envisionnées par les grands vulgarisateurs coperniciens de l'âge classique : Galilée, Kepler, Descartes, Cyrano de Bergerac, Voltaire et la marquise du Châtelet. La première moitié de la "révolution copernicienne" (1610-1759) témoigne non seulement la naissance de la lunette astronomique, mais surtout une réévaluation de la peinture cosmologique médiévale, selon laquelle l'univers (le Monde) comprenait trois domaines séparés : les cieux, l'enfer et la Terre, dont chacun possède son propre système de lois physiques. En 1610, Galilée et Kepler tournèrent leur télescope vers la Lune en remarquant que sa surface montagneuse et tachée ressemblait à "une autre Terre" et que ces deux corps tournaient l'un autour de l'autre, une affirmation implicite de la pluralité des mondes, une doctrine libertine interdite par l'Eglise ainsi que par le Synode luthérien. Mais en dépit du risque de l'excommunication et de la mort, Galilée et Kepler abordèrent les expériences de pensée illustrant le mouvement relatif dans le Dialogue sur les deux grands systèmes du Monde (1632) et le Songe (1634). Ces oeuvres inspirent également les grands vulgarisateurs de l'âge classique, notamment Descartes et Cyrano, et les hommes de lettres au laboratoire de Cirey durant la première moitié du siècle des Lumières, Voltaire et son amie, la marquise du Châtelet, qui reprennent leurs idées à la recherche de nouvelles expériences de pensée.