Thèse soutenue

Adaptation à l'oxygène d'une bactérie sulfato-réductrice par évolution expérimentale : émergence d'une respiration aérobie chez Desulfovibrio vulgaris Hildenborough

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Auteur / Autrice : Marine Schoeffler
Direction : Alain Dolla
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 28/11/2018
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Sciences de la vie et de la santé (Marseille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut méditerranéen d'océanologie (Marseille ; Toulon ; 2012-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Devin
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Blanchard, Anne-Laure Gaudin
Rapporteurs / Rapporteuses : Claudina Rodrigues-Pousada, Maria Soledad Goñi Urriza

Mots clés

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Résumé

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Les bactéries du genre Desulfovibrio sont des microorganismes anaérobies sulfato-réducteurs à la croisée des mondes de l’aérobiose et de l’anaérobiose car elles possèdent des enzymes réduisant le sulfate et l’O2. Toutefois, la réduction de l'O2 est un mécanisme de protection puisqu’ aucune croissance n’a été observée jusqu’ à présent avec l ’O2 comme seul accepteur terminal d’électrons.Afin d’améliorer les capacités d’aérotolérance de la souche Desulfovibrio vulgaris Hildenborough et de découvrir de nouvelles voies impliquées dans les mécanismes de défense contre le stress oxydant, une évolution expérimentale forcée par l’O2 a été réalisée. Les analyses métaboliques et phénotypiques des souches évoluées ont révélé qu'elles étaient devenues capables d’utiliser l’O2 comme accepteur terminal d’électrons pour leur croissance. La construction de mutants de délétion et la réalisation d’une analyse protéomique ont révélé l'importance des protéines TetR et HdrA, ainsi que d’autres protéines impliquées dans ce nouveau métabolisme respiratoire. L’ensemble des résultats obtenus permet de proposer un modèle basé sur un détournement des flux métaboliques, en particulier le NADH/NAD+, vers la réduction de l’O2 par les oxydases terminales membranaires. L’acquisition d’un phénotype respiratoire de l’O2 fait des souches évoluées ES des candidats intéressants pour la bioremédiation du chrome hexavalent, un élément trace métallique cancérogène et mutagène. Le développement d’une méthode de suivi de réduction du chrome hexavalent en microplaques a confirmé l’efficacité des souches ES à réduire ce polluant.