Catégories esthétiques, catégories humaines, catégories animales et « race nationale » : les peintures de castes au Mexique ou les ressorts ambigus de la construction d’une identité moderne
Auteur / Autrice : | Maëva Riebel |
Direction : | Bernard Bessière, Frédéric Saumade |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littératures et civilisations romanes |
Date : | Soutenance le 07/12/2018 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | : Centre aixois d'études romanes (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Carmen Bernand |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Augé | |
Rapporteur / Rapporteuse : Aline Hémond, Patrick Lesbre |
Résumé
Inscrit dans une approche croisant iconographie, anthropologie et histoire, ce travail porte sur les peintures de castes au Mexique au XVIIIe siècle. Ce genre – unique au sein de l’art colonial et plus largement occidental – narre le métissage entre Espagnols, Amérindiens et Africains en Amérique coloniale. Il s’agira ici d’étudier les représentations sociales et raciales engagées dans les œuvres, de dégager leurs logiques, tout en explorant leurs arrière-plans historiques et anthropologiques. Nous tenterons de démontrer que cette mise en image du métissage se nourrit d’un imaginaire aristocratique européen qui structure un rapport à l’animalité dont la famille consanguine est le parangon, mais également d’un mode de pensée indigène qui conçoit une certaine fluidité entre les ontologies humaine et animale. En même temps, nous mettrons en relief la manière dont ce genre pictural articule la classification spontanée du Nouveau Monde qui se donne libre cours aux prémices de la Colonisation et la classification savante caractéristique du Siècle des Lumières. Nées de l’interpénétration de ces différents cadres civilisationnels, les peintures de castes constituent un objet fondamentalement « métis ».