Thèse soutenue

Estimation de la qualité de bois ronds et d'arbres sur pied par Lidar terrestre

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Auteur / Autrice : Van Tho Nguyen
Direction : Francis Colin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie et écologie des forêts et des agrosystèmes
Date : Soutenance le 10/10/2018
Etablissement(s) : Paris, AgroParisTech
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Silva (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Cédric Pradalier
Examinateurs / Examinatrices : Cédric Pradalier, Robert Collet, Paul Mclean, Hind El Haouzi, Isabelle Debled-Rennesson, Alexandra Bac-Bruasse
Rapporteur / Rapporteuse : Robert Collet

Résumé

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La technologie LiDAR (Light Detection And Ranging) terrestre (TLS) est une méthode de télédétection en plein essor dans le domaine forestier. Elle génère un nuage de dizaines de millions de points 3D correspondant aux obstacles rencontrés par un faisceau laser qui balaie une scène depuis plusieurs points de vue. Son intérêt réside dans son aptitude à décrire une placette forestière ou un arbre individuel avec un niveau de détail inégalé. Ce niveau de détail permet une analyse fine de la surface du tronc pour en détecter les défauts qui jouent un rôle essentiel dans la qualité du bois puisque des études ont montré que 80% des défauts internes correspondent à des traces à la surface du tronc, par exemple les cicatrices de branches.L’objectif de la thèse est de développer une méthode pour quantifier les défauts sur le tronc d’arbre sur pied ou de bois ronds, à partir de données issues de scans TLS. Les défauts visés sont les branches, les cicatrices de branches, les broussins, les amas de bourgeons et les picots.Le développement de cette méthode est mené selon 3 étapes : (1) détection des défauts, (2) identification de leur type et (3) caractérisation.La détection des défauts est basée sur une analyse de la rugosité de la surface de l’écorce via une estimation de la distance de référence à la ligne centrale du tronc. La distance de référence de tout point de la surface à cette ligne centrale est calculée à partir de la distribution de ses points voisins appartenant au même patch (bande) allongé selon l’axe principal du tronc. Les points supposés correspondre à des défauts sont obtenus par un seuillage automatique sur la distribution statistique des écarts entre la distance à la ligne centrale et la distance de référence.L’identification des défauts est basée sur une approche d’apprentissage automatique en utilisant le classifieur Random Forests qui non seulement classe les défauts selon leur type mais permet également de réduire le nombre de faux positifs à l’issue de la première étape.La caractérisation des défauts comprend la détermination de leurs position et dimensions qui dépendent de leur type.Des expérimentations réalisées sur des billons ou des troncs de différentes espèces telles que chêne, hêtre, merisier, pin, sapin et épicéa, ont montré que nous pouvons détecter des défauts avec une dimension pouvant descendre jusqu’à 5 mm sur des données TLS suffisamment denses. A l’échelle d’un élément de surface, les résultats sont bien cohérents avec ceux de données observées visuellement sur les maillages créés à partir des nuages de points TLS. Le critère choisi pour évaluer la performance de la classification est la mesure F1 qui est la moyenne harmonique de la précision et du rappel, deux variables calculées à partir des nombres de faux et vrais positifs. Concernant la détection de défauts, F1 atteint 0,76.La deuxième étape a correctement classé 163 défauts sur 185 mais a induit 75 fausses identifications de petits défauts majoritairement. La valeur de F1 est de 0,84.Les dernières expérimentations sur des chênes et des hêtres, destinées à évaluer automatiquement l’ensemble de la méthode sur des arbres sur pied, à partir du nombre et des dimensions des défauts ont montré qu’elle était robuste et prometteuse pour ces deux espèces ayant des structures d’écorce très différentes.Par rapport aux travaux antérieurs sur l’utilisation des données TLS pour des objectifs similaires, l’outil développé permet d’améliorer considérablement la quantification automatique des défauts de surface et donc d’estimer la qualité des grumes sur pied. Les principales perspectives sont : améliorer l’échantillonnage de la variabilité des défauts contenu dans la base d’apprentissage et éventuellement leur séparation par espèce et prendre en compte d’autres types de défauts externes, comme les fentes et les attributs globaux du tronc ou du billon afin d’estimer la qualité de grume en bord de route ou sur parc à grumes.