Thèse soutenue

Vers une conscience radicale de libération : récits palestiniens et israéliens de trans/formation décoloniale

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Auteur / Autrice : Tal Dor
Direction : Nacira Guénif Souilamas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 07/05/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherche interuniversitaire Expérience, ressources culturelles, éducation (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Judith Pamela Butler
Examinateurs / Examinatrices : Nacira Guénif Souilamas, Ahmed Boubeker, Ella Shohat, Chantal J. Zabus
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Dufoix, Nassira Hedjerassi

Mots clés

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Résumé

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Au coeur de la présente thèse se trouve la quête inachevée d’une/de conscience(s) de libération au moyen d’une pensée radicale et critique. Le savoir épistémologique développé par bell hooks et Paulo Freire quant à la transformation de conscience en vue d’une libération a été le premier guide dans cette recherche. L’étude empirique exprime ce que signifie une trans/formation de conscience politique, pour les participant.e.s – plusieurs acteur.e.s politiques palestinien.ne.s et israélien.ne.s situé.e.s à l’intérieur des frontières géographiques de l’Etat d’Israël. À travers de longs entretiens sous la forme de conversations, cette recherche ambitionne de comprendre les voies biographiques qui conduisent les participant.e.s à opérer des performances contre-hégémoniques dans leur vie quotidienne. La conscience coloniale est en rapport avec des questions de savoir et de pouvoir et est liée, d’après les participant.e.s, à une position hégémonique de pouvoir, de violence et d’arrogance. Cette recherche montre que si le sionisme est défini par tou.te.s les participant.e.s comme un fondement de l’oppression et de la domination institutionnalisées, il ne détermine pas de la même manière le destin des participant.e.s juif.ve.s israélien.ne.s ashkénazes, juif.ve.s israélien.ne.s mizrahi.e.s et palestinien.ne.s. L’engagement dans les processus de trans/formation est perçu comme l’accès à un site inconnu de transgression où l’on acquiert du savoir et des outils tout au long du voyage. La vue apparaît comme un sens crucial à travers lequel les participant.e.s racontent la perpétuation de la conscience coloniale ainsi que la possibilité de développer un regard contre-hégémonique libérateur. Les récits de libération des participant.e.s impliquent une pensée critique suivie, qui examine constamment la réalité et dévoile la vérité sur le monde. De même, il semble que tou.te.s les participant.e.s, tout en se trouvant à différentes étapes de leur processus de libération, comprennent la trans/formation de leur conscience politique, et ainsi leur quête de libération des structures coloniales de la pensée, comme une quête de savoir objectif authentiquement féministe. Les récits montrent que le fait d’abandonner des positions binaires permet une compréhension complexe de la réalité et du propre point de vue du sujet dans cette réalité, et est essentiel pour le(s) processus de libération. Les deux premiers chapitres, qui composent la première section intitulée « Le Regard », décrivent ce que signifie la conscience coloniale pour les participant.e.s, puis tracent les contours du processus de libération et présentent la réalité asymétrique d’un point de vue national. Avec le développement d’une lecture complexe de la colonialité israélienne, la thèse poursuit une analyse à plusieurs facettes. C’est ce qui est présenté dans la deuxième section, intitulée « Acte(s) de libération : faire de la pensée critique », où sont présentés les actes et les tâches assumées dans la quête d’une libération continue. Au troisième chapitre, sous le titre « Rendre présent » et au quatrième,intitulée « Rencontres radicales », est présentée la manière dont le développement d’un regard oppositionnel implique une constante réflexivité quant à la propre position du sujet au sein des rapports de pouvoir. Comment la conscience coloniale peut-elle être défaite au sein de la structure israélienne de colonialité ? Comment peut-on se frayer un chemin vers des manières alternatives de vivre ensemble ? Ces questions et d’autres, tout aussi vitales, sont au fondement du présent travail.