La Guadeloupe, une île entreprise, des années 1930 aux années 1960 : les entrepreneurs, le territoire, l’État
Auteur / Autrice : | Marie-Christine Touchelay |
Direction : | Danièle Fraboulet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 24/11/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....) |
Laboratoire : Centre de recherche Pléiade (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) | |
Jury : | Président / Présidente : Éric Thomas Jennings |
Examinateurs / Examinatrices : Marie Redon, Jean-Pierre Sainton, Isabelle Surun |
Mots clés
Résumé
L'objectif de cette étude est de démontrer le poids des entreprises sucrières dans l'histoire de la Guadeloupe. Installées puis maintenues par la France, elles retardent l'aménagement d'un espace public comme l'apprentissage de la notion de service public, invitant à qualifier ce territoire d'île entreprise. Incarnée par le groupe d'entrepreneurs qui les administrent localement des années 1930 aux années 1960, la domination de l'industrie sucrière repose sur l'héritage de l'île à sucre, qui constitue sa force par l'ancienneté de l'activité autant que sa faiblesse par les stigmates de l'esclavage qui pèsent sur les relations entrepreneuriales. Constitué dans les années 1930, quand l’État colonial fait dépendre l'économie de son activité sucrière, le groupe patronal de la Guadeloupe la transforme en île du sucre, dépendante de l'exportation de sa monoculture cannière. En grande partie interrompue par le second conflit mondial, l'exportation stoppée n'empêche pas l'industrie sucrière de perdurer sur une île désormais île à stocks, mettant en évidence l'absurdité du système économique. Confortés par la colonisation, les mêmes entrepreneurs sucriers s'activent encore dans le nouveau département après 1946 et confirment son statut d' île-entreprise. La déprise des entreprises sucrières coïncide avec la cessation d'activité professionnelle de la plupart des acteurs qui les ont faites vivre, laissant le champs libre à un apprentissage du service public par le territoire à partir de la fin des années 1960