Au-delà de la dépression : figures du suicide et problématiques dépressives
Auteur / Autrice : | Catherine Delaunay |
Direction : | Jean-François Chiantaretto, Florian Houssier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 27/01/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....) |
Jury : | Rapporteur / Rapporteuse : Georges Gaillard, Françoise Neau, Jean-Marc Talpin |
Mots clés
Résumé
Tout comme la dépression, le suicide revêt plusieurs figures. Et au-delà de tout cadre nosographique ou structurel, ce qui les détermine tous-deux réside dans la confrontation à l’épreuve de la perte, du deuil. La mort elle-même prend-t-elle figure dans le vécu de perte de l’objet aimé ? La clinique des sujets survivants au suicide révèle en effet cet étrange paradoxe : Se tuer physiquement pour survivre psychiquement à la souffrance engendrée dans l’actuel par le vécu de perte de l’objet aimé. Inquiétante étrangeté de la mort qui, non seulement se mêle ici intimement à la vie, mais semble aussi détenir en elle une figure autoconservatrice pour la psyché menacée par l’anéantissement : c’est bien lorsqu’il est confronté à la menace d’effondrement que le sujet décide de se tuer, le suicide apparaissant telle une défense contre l’angoisse. Pour appréhender ce paradoxe, il s’agit donc en premier lieu d’interroger le suicide dans son rapport aux problématiques dépressives, et de lier l’expérience primitive de la perte aux fondements de la réalité psychique du sujet. Emergent alors certaines équivalences entre l’expérience de séparation et l’anéantissement psychique, qui permettent elles-mêmes d’envisager l’existence d’une correspondance entre l’éprouvé archaïque de mort psychique et la mort de soi. Cette correspondance entre mort psychique et mort physique, opérant sous l’œuvre du clivage de la personnalité, pourrait bien être active dans la formation du suicide interrompu.