La prison entre mythe et acte : approches historiques et cliniques

Prison, between myth and act : a historical and clinical approach

• Auteur / Autrice : Giorgia Tiscini
• Direction : Fethi Benslama
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Psychologie. Psychopathologie et psychanalyse
• Date : Soutenance le 10/11/2017
• Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....)
• Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
• Jury : Président / Présidente : Laurie Laufer
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Fethi Benslama, Laurie Laufer, Mohammed Ham, François Ansermet
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Mohammed Ham, François Ansermet

Mots clés

Mots clés contrôlés

Anthropologie criminelle

Mythe

Passage à l'acte (psychologie)

Psychopathologie

Santé mentale

Prisonniers

1800-....

1789-1815

Prisons -- France

Mots clés libres

Déterminisme

Acte

Prison

Myth

Clinical practice

Psychoanalysis

Passage to the act

Crime

Fraud

Incest

Infanticide

Paedophile

Résumé

Cette thèse retrace l’origine et les effets de la prison à partir d’une réflexion impliquant l’histoire et la clinique.La prison résonne avec le mythe freudien Totem et tabou. Son existence réside dans l’articulation entre mythe et acte, dimensions qui réactivent l’origine. C’est ainsi que la prison et la société apparaissent comme consubstantielles.Ce travail s’organise en trois parties, dont les questions sont : d’où vient cette étrange institution ? quelle formation discursive engendre-t-elle ? à quel type de clinique confronte-t-elle ? La 1ère partie, explore les murs de la prison à travers un corpus de textes historiques (chap. 1), dont les théories des réformateurs (chap. 2-3-4-5). Dans cette perspective, la lecture foucaldienne s’est révélée incontournable (chap. 6 et 7). Il apparait ainsi que la prison s’institutionnalise paradoxalement avec la Révolution : s’extraire du pouvoir du souverain pour s’implanter dans la République, une démocratie libre, égalitaire et fraternelle.La 2ème partie se centre sur le discours qui émerge de ces murs institués. Recouvrir la faille entre déterminisme et acte en cherchant une cause au crime amène à la constitution d’un mythe. Nous avons ainsi isolé des signifiants-mythiques de la prison à partir de : la Phrénologie et l’Aliénisme (chap. 8) ; l’Anthropologie Criminelle et l’Anthropologie du « Milieu social » (chap. 9) ; la Criminologie (chap. 10) ; la Psychanalyse (chap. 11-12). Ce qui débouche (chap. 13) sur une thèse centrale, à savoir la prison-mythique comme une prison impossible.La 3ème partie aborde la clinique en prison (chap. 14) à travers une psychopathologie de l’acte – en rapport à l’objet (chap. 15), à la jouissance (chap. 16) et au réel (chap. 17). La conclusion pointe, entre mythe et acte, l’origine, de la prison et de la société. Miroir déformant de cette dernière, elle est un échec. Il ne peut en être autrement. C’est en cela que réside sa réussite.

This thesis retraces the origin and the effects of prison from the view point of a reflection that includes history and clinical practice.Prison resonates with the Freudian myth of Totem and Taboo. Its existence resides in the connection between myth and act, a perspective that reactivates origin. It is thus that prison and society appear to equate to one another.This work is organised in three parts, whose questions are: Where does this strange institution come from? What styles of discourse does it produce? What kind of clinical practice does it confront us with?The first part explores the walls of the prison through a body of historical texts (chap.1), among which the theories of reformers (chaps. 2, 3, 4 & 5). From this point of view, the Foucauldian reading could not be overlooked (chaps. 6 and 7). Thus it appears that prison is paradoxically institutionalised with the Revolution, a democracy that is free, egalitarian and fraternal.The second part centres on the discourse that emerges from these established walls. To cover over the gap between determinism and act by looking for a cause for crime leads to the establishing of a myth. Thus we have isolated some mythic- signifiers of prison based on: Phrenology and insanity (chap. 8); Criminal anthropology and the anthropology of ‘Social environment’ (chap. 9); Criminology (chap. 10); Psychoanalysis (chaps. 11 & 12). This leads (in chap. 13) to a central thesis which is the mythic-prison as an impossible prison.The third part looks at clinical practice in prisons (chap. 14) through a psychopathology of the act – in relation to the object (chap. 15), to jouissance (chap. 16), and to the real (chap. 17).The conclusion indicates, between myth and act, the origin, of prison and of society. As a distorting mirror of the latter, it is a failure. It cannot be otherwise. Therein lies its success.