Pirates et contrebandiers le long de la frontière sino-vietnamienne : une frontière mise à l'épreuve ? (1895-1940)
| Auteur / Autrice : | Johann Grémont |
| Direction : | Emmanuel Poisson |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Histoire, histoire de l’art et archéologie. Histoire générale de l'Asie, Orient, Extrême-Orient |
| Date : | Soutenance le 24/02/2017 |
| Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Savoirs scientifiques : Epistémologie, histoire des sciences, didactique des disciplines (Paris ; 2000-2019) |
| Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
| Laboratoire : Laboratoire Sciences philosophie histoire (Paris ; 2009-....) | |
| Jury : | Président / Présidente : Éric Guerassimoff |
| Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Poisson, Éric Guerassimoff, Philippe Le Failler, Bradley Camp Davis, Pierre Journoud | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Le Failler, Bradley Camp Davis |
Mots clés
Résumé
A travers l’étude de l’activité des postes frontaliers situés le long de la frontière chinoise, cette thèse de doctorat a pour objectif de retracer la manière dont l’administration française a tenté de maintenir l’ordre sur les confins septentrionaux du Vietnam de 1895 à 1940 conjointement avec leurs homologues chinois afin de maîtriser les illégalismes frontaliers commis sur le territoire tonkinois par des groupes venus de Chine, tout en élargissant le regard sur des pratiques migratoires à destination du Céleste empire condamnées et considérées comme du trafic d’êtres humains par les autorités françaises. En combinant à la fois approche statistique et analyse qualitative, cette recherche lève un pan de la vie quotidienne de la frontière à travers la criminalité transfrontalière. La faiblesse du maillage territorial, l’inexpérience relative des commandants de postes, l’insalubrité du climat et la complexité de la topographie de la région frontalière constituent autant de difficultés pour l’autorité coloniale afin de contrôler la frontière, malgré l’entretien d’un service de renseignements considéré par ailleurs comme peu fiable, et en dépit de l’action des partisans, véritable colonne dorsale du maintien de l’ordre frontalier. Cette porosité patente de la frontière se traduit par de nombreuses incursions : du simple vol de bétail aux raids commis contre des villages frontaliers en passant par les embuscades commises sur des chemins ou encore l’introduction frauduleuse de produits sur le territoire tonkinois, l’éventail des crimes transfrontaliers est vaste et soumet la frontière à une pression variable en fonction des évènements se déroulant du côté chinois. Si la répression menée par les troupes régulières est souvent couronnée de succès en cas d’incursions massives et s’apparente plus à des opérations militaires que des actions policières de maintien de l’ordre, en revanche la criminalité du quotidien échappe en grande partie à la vigilance des forces de l’ordre, témoignant par là même des difficultés pour l’autorité centrale d’affirmer son autorité sur une frontière dont la stabilité reste encore largement en devenir.