Étude des bases moléculaires et cellulaires de la vulnérabilité des neurones moteurs dans l'amyotrophie spinale distale des membres inférieurs
Auteur / Autrice : | Maëliss Calon |
Direction : | Stéphane Nedelec, Alexandre Baffet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire et développement |
Date : | Soutenance le 26/09/2024 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut du Fer à Moulin (Paris ; 2007-2024) |
Jury : | Président / Présidente : Cécile Martinat |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Miserey-Lenkei, Nadia Bahi-Buisson | |
Rapporteur / Rapporteuse : Cécile Martinat, Claire Legay |
Résumé
Les altérations du transport intracellulaire peuvent provoquer une neurodégénérescence ou entraver le développement des circuits neuronaux. Ainsi, des mutations dominantes dans DYNC1H1 (chaîne lourde de la dynéine) et dans son partenaire BICD2, deux composants essentiels de la machinerie de transport intracellulaire, sont à l'origine d'une maladie neurodéveloppementale des motoneurones appelée amyotrophie spinale avec prédominance des membres inférieurs (SMALED). Dans cette maladie, les motoneurones innervant les membres sont sélectivement affectés indiquant une dépendance graduelle au transport intracellulaire parmi les types neuronaux et même les sous-types spécifiques de motoneurones. Mon travail de thèse a visé à étudier les mécanismes responsables de l'atteinte des motoneurones dans cette maladie. En analysant les premiers modèles murins porteur d'une mutation causale de SMALED dans BICD2, j'ai observé que ce type de mutation peut induire une perte de la protéine BICD2 contrairement à ce qui est observé chez les patients. Cette mutation entraîne la mort in utero des embryons homozygotes mais les animaux hétérozygotes, correspondants à la configuration génétique chez l'homme, ne présente pas de phénotypes. Ces résultats suggèrent que les modèles murins de SMALED pourraient, au moins dans certains cas, mimer imparfaitement la maladie. J'ai alors développé un modèle complémentaire humain basé sur la différenciation en motoneurones de cellules souches pluripotentes induites humaines (CSPih) dérivées de patients SMALED. J'ai montré que les mutations SMALED n'ont pas d'impact sur la spécification et la survie des motoneurones. En revanche, le transport axonal de vésicules impliquées dans la signalisation par les facteurs neurotrophiques (FNTs), semble affecté, ainsi que la réponse au GDNF, un FNT essentiel à l'innervation musculaire et à la survie de certains groupes de motoneurones. Mes résultats suggèrent que SMALED pourrait être dû à des défauts de transport axonal qui perturberaient l'intégration de la signalisation par les FNTs qui sont essentiels au développement et au maintien des circuits locomoteurs, en particulier ceux contrôlant les membres. Le développement de nouvelles conditions de maturation des motoneurones humains lors de ma thèse permettra de mieux comprendre les liens entre signalisation rétrograde par les FNTs, le développement des circuits moteurs et la dérégulation de ces voies dans les maladies au-delà de SMALED.