Thèse soutenue

Physiopathologie et traitement de la porphyrie aiguë intermittente : approches moléculaires et cellulaires

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Auteur / Autrice : Hugo Lenglet
Direction : Laurent GouyaKatell Peoc'h
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé. Physiologie et physiopathologie
Date : Soutenance le 28/09/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur l'inflammation (Paris ; 2014-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Olivier Chazouillères
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Gouya, Katell Peoc'h, Olivier Chazouillères, François Maillot, Dominique Germain, Béatrice Bercot
Rapporteurs / Rapporteuses : François Maillot, Dominique Germain

Résumé

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La porphyrie aiguë intermittente (PAI) est la plus fréquente des porphyries hépatiques aiguës. Elle est décrite comme une maladie autosomique dominante dont le trait génétique est estimé à 1/1675 en France avec une pénétrance faible et variable allant de 10% à 50% dans les familles connues de PAI. La PAI est due à des mutations réduisant le niveau d’activité de l’hydroxyméthylbilane-synthase (HMBS). Son déficit entraîne l’accumulation de précurseurs neurotoxiques responsables de la symptomatologie clinique. Dans le foie, la synthèse d’hème est contrôlée par l’enzyme ALA-Synthétase 1 (ALAS1) dont l’activité est régulée par un rétrocontrôle négatif par le produit final : l’hème. Le traitement consiste à freiner l’induction d’ALAS1 induit par la carence en hème, par l’administration d’hème exogène. Ce traitement de la crise aiguë est très efficace mais génère rapidement une dépendance physique avec apparition de crises récurrentes nécessitant l’administration chronique d’hème exogène. L’objectif principal de ce projet a été d’étudier les mécanismes physiopathologiques et génétiques liés à cette pathologie afin de traiter et conseiller au mieux les patients. Une partie du projet a consisté à explorer les facteurs génétiques modulateurs de la pénétrance de la maladie. Tout d’abord, une prévalence minimale du trait génétique dans la population générale a été estimée à 1/1299 permettant d’en déduire une pénétrance de l’ordre de 1% alors que celle dans les familles PAI suivies par le CFP est estimée à 22,9 %. Ensuite, concernant les facteurs pouvant expliquer cette différence, la présence d’une mutation type non-sens est plus fréquemment associée aux formes sévères et à une pénétrance plus élevée. De plus, les études de corrélation et d’héritabilité suggèrent plutôt une transmission de type oligogénique associée à des facteurs épigénétiques modulateurs de la pénétrance dont le facteur environnemental. Une autre partie a consisté à explorer les effets de l’administration d’hème exogène sur les patients et un modèle murin de PAI créé génétiquement. Chez l’homme, le traitement est associé à une augmentation des formes chroniques (1,7 % avant vs 7,5 % après l’introduction du celui-ci). Dans le modèle murin de PAI, les injections intrapéritonéales répétées induisent une augmentation paradoxale d’ALAS1 (3 fois), une augmentation de l’hème oxygénase 1 qui catabolise l’hème (HMOX1, 9 fois) ainsi que des voies de l’inflammation (analyse transcriptomique et protéomique hépatique) et une surcharge en fer. De plus, cette administration induit une altération des complexes de la chaine respiratoire mitochondriale responsable d’anomalies du métabolisme énergétique au niveau hépatique, cérébral et musculaire pouvant expliquer la symptomatologie neuroviscérale. En conclusion, ce travail a permis d’explorer les caractéristiques génétiques de la maladie (prévalence, pénétrance) en remettant en cause le mode de transmission autosomique dominant jusqu’ici admis, et d’explorer les mécanismes physiopathologiques associées à l’administration d’hème exogène faisant de cette thérapeutique un pharmakon