La Turquie en Europe, la Turquie dans le Monde : analyse d'une catégorie macro-régionale au regard d'une géographie des représentations de l'Europe et du Monde turco-centrée
Auteur / Autrice : | Étienne Toureille |
Direction : | Claude Grasland, France Guérin-Pace |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie. Science des territoires |
Date : | Soutenance le 08/12/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
Laboratoire : Géographie-cités (Paris ; 1998-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Christian Grataloup |
Examinateurs / Examinatrices : Claude Grasland, France Guérin-Pace, Christian Grataloup, Virginie Mamadouh, Sophie de Ruffray, Murat Güvenc̦ | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Virginie Mamadouh, Sophie de Ruffray |
Mots clés
Résumé
L’image de l’ « Europe » comme un continent doté de limites inflexibles et indiscutables est largement partagée dans l’opinion publique des pays traditionnellement considérés comme européens. Dans le milieu des années 2000, les débats liés aux référendums sur le Traité Constitutionnel (2004-2005) conduisent pourtant un certain nombre d’acteurs politiques de premier plan à proposer des définitions de ce qu'elle serait ou ne serait pas. Mais plutôt que d'interroger le contenu de cette « Europe au sens large » convoquée dans ces différents discours, la controverse dont se saisissent les politologues et tout un ensemble de chercheurs a souvent l’objectif plus spécifique d’évaluer le caractère européen d’un pays en particulier : la Turquie, alors depuis peu reconnue candidate officielle à l’Union Européenne (UE – 1999). Bien que candidate, celle-ci se trouve tour à tour intégrée puis mise au ban de l’« Europe », du fait d’un supposé déficit d’européanité, pour être renvoyée du côté d’autres catégories régionales comme l' « Asie », le « Moyen Orient » ou le « Monde Musulman ». Cette thèse se saisit alors du paradoxe turc avec l’ambition de décrypter le sens du mot « Europe » dans une perspective géographique. Pour se faire, elle propose une investigation basée sur l’analyse de représentations turques du Monde, d’étudiants du premier cycle universitaire (Licence). Une première analyse de géographie régionale relativement classique, qui permet de fournir quelques éléments de contextes aux représentations analysées, cherche à identifier une région européenne homogène basée sur des indicateurs socio-économiques ou l’analyse de la trajectoire du pays par rapport à cette région sur le temps long. Cette première démarche, néanmoins, ne permet pas d'aboutir à une identification claire de ce qu’est l’« Europe » et suggère que le problème est sans doute profondément ancré du côté des représentations de l'objet qu'elle constitue voire, plus généralement, du Monde. Une deuxième investigation consiste alors à faire émerger le contenu, à la fois sémantique et spatial de l’« Europe », propre à la population d’étude et ce tant au niveau individuel qu'agrégé. De là, s'ensuit une troisième analyse visant cette fois à évaluer la place relative de l’« Europe » dans le Monde et l’éventualité de son déclin en considérant les préférences résidentielles de ladite population. Pour se faire, cette thèse propose une perspective décentrée, construite sur un matériau empirique issu de deux enquêtes de terrain et différentes méthodes de traitements, croisant méthodes d’analyses interprétatives et empiriques. Ainsi, à travers une analyse systémique de différentes formes de représentations, elle devient susceptible de mettre en évidence la singularité d’un regard turc sur le Monde.