Thèse soutenue

Les politiques urbaines face à l’habitat précaire à Dakar : Géohistoire des mobilités résidentielles, normes institutionnelles et pratiques populaires de l’espace
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Auteur / Autrice : Aly Sada Timera
Direction : Mahamet Timera
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, démographie. Sociologie
Date : Soutenance le 25/09/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris ; 2000-2019)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Laboratoire : Unité de recherche Migrations et Société. UMR 8245 (CNRS). UMR 205 (IRD) (Paris et Nice ; 2014-)
Jury : Président / Présidente : Alphonse Yapi-Diahou
Examinateurs / Examinatrices : Mahamet Timera, Alphonse Yapi-Diahou, Claire Lévy-Vroelant, Amadou Sarr Diop, Pascale Philifert
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Lévy-Vroelant, Amadou Sarr Diop

Résumé

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La configuration ainsi que le fonctionnement de l’espace dakarois sont marqués par une permanente confrontation entre les « normes institutionnelles » et les modes populaires de production et de consommation de l’espace urbain.L’objectif général de ce travail est d’analyser la façon dont s’édifie et se développe l’espace urbain dakarois, et plus particulièrement les modes de production des espaces résidentiels et comment ils sont façonnés par des logiques contradictoires et des stratégies d’acteurs différenciées.La géo histoire de l’édification urbaine de Dakar qui nous a servi de trame, montre que la construction de la capitale sénégalaise est inscrite dans une lutte constante des acteurs pour l’appropriation des ressources spatio-territoriales marquées par le rejet et l’exclusion progressive des groupes sociaux économiquement fragiles dont les emprises résidentielles libérées de manière souvent violente ont été réaffectées à des acteurs sociaux à revenus plus élevés.Devant cette politique ségrégationniste, s’est développée une rigoureuse résistance des groupes sociaux populaires qui a fini par imposer ses formes et modalités de consommation spatiale devenues dominantes au point de produire une urbanité caractéristique d’une identité physionomique propre à la ville.L’Etat a développé une stratégie de reconquête politico – administrative, qui s’est notamment traduite sur le plan politique par l’approfondissement de la décentralisation avec la création des communes d’arrondissement couvrant l’ère des zones irrégulières, renforcées institutionnellement en commune de plein exercice avec l’acte III de la décentralisation.Le redéploiement de l’État se lit également à travers des dynamiques de reterritorialisation qu’il engendre avec les opérations de Restructuration Régularisation Foncière notamment. Il s’agit d’une entreprise de contrôle technico urbanistique avec un objectif d’intégration physique et socioéconomique des quartiers irréguliers à la « ville légale ».En effet, l’impératif de contrôle politico – administratif (décentralisation/déconcentration) et d’harmonisation technico urbanistique (restructuration/régularisation foncière) de la ville s’inscrivent dans un champ plus large qui vise l’élargissement du marché et sa consolidation.Ainsi en prétendant lutter contre les exclusions et les inégalités territoriales, les projets de RRF les reproduisent sous une forme renouvelée, en tant que champ de préparation de l’expansion du marché dans les territoires de l’informalité.