Vulnérabilité et adaptabilité des systèmes agraires à la variabilité climatique et aux changements sociaux en Basse-Casamance (Sud-Ouest du Sénégal)
Auteur / Autrice : | Tidiane Sané |
Direction : | Catherine Mering, Amadou Tahirou Diaw |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie. Géographie et environnement |
Date : | Soutenance le 25/09/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Université Cheikh Anta Diop (Dakar, Sénégal ; 1957-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris ; 2000-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
Laboratoire : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (Paris ; 1988-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Alexandre |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Mering, Amadou Tahirou Diaw, Frédéric Alexandre, Michel Lesourd, Pascal Sagna, Luc Descroix, Marie-Christine Cormier-Salem | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michel Lesourd, Pascal Sagna |
Résumé
Ce travail de recherche a pour objet l’analyse de la vulnérabilité et de l’adaptabilité des systèmes agraires face à la variabilité climatique et aux changements sociaux en Basse-Casamance, région où la riziculture est multiséculaire. L’étude s’intéresse à un aspect important du développement rural dans un contexte de conflit armé et pose la problématique de la dynamique de ces systèmes, devenue un enjeu environnemental, socio-culturel, économique et politique. Elle met ainsi l’accent sur les rapports entre le paysan diola et son environnement, au travers des aménagements agricoles d’une ingéniosité remarquable et dont la structuration traduit la profonde appropriation de l’espace et incarne une dimension socio-spatiale fondamentale de l’identité de la région. Produit d’une longue histoire sociale et sociétale, de l’ingéniosité des techniques associées à l’exploitation du milieu et de la diversité des systèmes agraires, la riziculture de Basse-Casamance fait face, depuis plus d’une quarantaine d’années, à de multiples forces externes, aux conséquences environnementales et socioéconomiques décisives. La forte variabilité climatique (pluviométrique notamment), aspect important en milieu tropical, semble être un des éléments déclencheurs des transformations environnementales passées et actuelles observées dans la région. Elle a entraîné d’autres évènements extrêmes aux contours complexes (salinité élevée des eaux et des sols, acidité des sols, ensablement, etc.), rendant ainsi inaptes la riziculture dans de nombreuses parcelles de la région. L’ampleur des modifications est mesurée grâce à une approche géographique globale et multiscalaire, qui intègre à la fois les outils de la géomatique (Télédétection, SIG, Relevés de points GPS) et les travaux de terrain (prélèvements d’échantillons d’eaux et de sols, analyses physico-chimiques, observations directes, enquêtes-ménages et perceptions de la population). Cette approche a conduit à une importante cartographie des faits observés à partir de niveaux diachroniques et a révélé les grandes tendances des mutations sur l’ensemble de la Basse-Casamance et à l’échelle des terroirs rizicoles. L’approche historique a permis de mieux comprendre les fondements de cette riziculture et les conditions de son évolution actuelle. Ce paradigme est grandement influencé par les politiques publiques d’aménagement rizicole mises en œuvre en Basse-Casamance, dans un souci d’amélioration des conditions de vie de la population rurale. Celles-ci se sont, néanmoins, révélées, dans nombre de cas, inefficaces et inefficientes.