Thèse soutenue

Caractérisation des propriétés physiques du noyau de la Comète 67p/Churyumov-Gerasimenko avec l’instrument Osiris de la mission Rosetta

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Auteur / Autrice : Clément Feller
Direction : Sonia Fornasier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique. Astronomie, Astrophysique
Date : Soutenance le 27/09/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Meudon, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (Meudon, Hauts-de-Seine ; 2002-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Cécile Ferrari
Examinateurs / Examinatrices : Sonia Fornasier, Cécile Ferrari, Paolo Tanga, Philippe Rousselot, François Poulet, Richard P. Binzel
Rapporteurs / Rapporteuses : Paolo Tanga, Philippe Rousselot

Résumé

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Au-delà de Neptune, les petits corps du système solaire se trouvent dans un environnement préservant le matériel primordial dont ils sont formés. Aussi, la caractérisation de la structure, l'aspect et la composition d'objets tels que les comètes révèle des informations vitales sur les processus de formation et évolutions qu'ils ont subis. Les petits corps du système solaire externe n'ont connus qu'un léger retraitement thermique et collisionnel, préservant ainsi des indices vitaux de l'histoire du système solaire primitif et permettant de contraindre ses propriétés. En conséquence, l'objectif de la mission ROSETTA de l'ESA était d'effectuer la première étude approfondie d'une comète (67P/Churyumov-Gerasimenko), en la suivant, l'observant et mesurant l'évolution de son activité sur les trois quarts de son orbite. La mission constituait la pierre d'angle de l'étude des petits corps du système solaire de l'ESA.L'objectif de cette thèse fut de déterminer les propriétés photométriques et spectrales, dans le visible, de la surface de la comète en utilisant les images de l'instrument OSIRIS. À cet effet, j'ai développé uneapproche pour préparer et analyser les données OSIRIS: j'ai utilisé etdéveloppé des méthodes existantes pour projeter les images calibrées surdes modèles 3D de la comète, j'ai crée et utilisé des codes pour calculerles géométries d'observations et simulé les images à partir d'éphémérides de la comète et de Rosetta, j'ai implémenté des modèles photométrique afin de déterminer les paramètres donnant le meilleur ajustement aux données. À l'aide de ces outils, j'ai analysé des jeux d'images d'OSIRIS lors de trois manoeuvres de survols effectuées en Août 2014, Février 2015 et en Avril 2016. Durant ces trois manoeuvres, la surface fut cartographiée avec une résolution métrique et centrimétrique, ainsi que sous de nombreuses angles de vue. J'ai aussi analysé des images prises au cours de la mission afin d'étudier certaines particularités de la surface et d'observer leur évolution temporelle. L'ajustement des jeux de données avec le modèle photométrique de Hapke indique que le noyau a une surface très sombre (un albédo de 4.2% à 650 nm), qu'elle diffuse la lumière plus vers la source plus que l'observateur, qu'elle est extrêmement poreuse (à plus de 80%), et que sa réflectivité augmente légèrementde manière non-linéaire, de manière explicable par la disparition des ombres. Outre la nature bi-lobale du noyau cométaire, les analyses de ces images ont montrée la présence d'hétérogénéités de morphologie, de couleurs et d'albédo sur des échelles hectométrique et décimétrique, confirmant ainsiles tendances globales mesurées par ROSETTA/OSIRIS et PHILAE/CIVA. Entre250 nm et 1000 nm, le spectre du noyau ne présente pas de signatures spectrale. La pente du spectre en fonction de la longueur d'onde est strictement positive comme pour certains Centaures et des astéroïdes de type D. Trois types de surface ont été identifiés à l'aide de la pente spectrale. Les terrains et particularités avec les pentes les plus grandes semblent poussiéreuses et desséchées, alors que ceux avec les pentes les plus faibles sont associées avec la présence de matériel riche en glace d'eau. Les images OSIRIS ont également permis de mesurer pour la première fois le rougissement de phase d'un noyau cométaire: la variation de la pente spectral avec la géométrie d'observation. Les deux années de données ont également permis de déterminer que le rougissement de phase varie avec la distance héliocentrique, atteignant sa valeur la plus faible quand la comète est proche du périhélie. Tout comme l'observation de variations diurnes et de falaises fraîchement fracturées, ce résultat indique que sous la surface du noyau, se trouve du matériel riche en glace d'eau.