Transmettre au coeur d'une mutation industrielle : approche sociale clinique du sujet de la connaissance
Auteur / Autrice : | David Faure |
Direction : | Florence Giust-Desprairies |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 24/10/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris ; 2000-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire de changement social et politique (Paris ; 2014-...) |
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Fritz Böhle |
Examinateurs / Examinatrices : Florence Giust-Desprairies, Fritz Böhle, Jean-Yves Rochex, Gilles Herreros, Christine Delory-Momberger | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Yves Rochex, Gilles Herreros |
Résumé
Les processus de transmission sont à la fois cruciaux pour la pérennisation des savoirs mais souvent occultés par une représentation dominante du savoir comme innovation. Cette recherche étudie les processus contemporains de la transmission au travail dans une approche sociale clinique en sciences humaines et sociales. Nous repérons des figures historiques de la transmission qui montrent que sa conception évolue en étroite corrélation avec la société et les représentations du temps. Actuellement, le sujet au travail est requis dans un processus de « subjectivisation » où il engage ses capacités subjectives pour faire face à l’incertitude. Nous posons que les difficultés rencontrées dans la transmission au travail aujourd’hui sont issues de l’activité d’explicitation et d’objectivation comme un processus long qui détermine les formes du travail. Ce faisant, les liens au collectif sont fragilisés et rendent plus difficile la transmission.L’étude empirique se base sur une intervention dans une entreprise produisant de l’électricité à l’occasion d’un chassé-croisé entre deux générations, dans un contexte de transformation de l’outil industriel. Cette recherche étudie ces processus de transmission à partir d’une compréhension de l’activité de connaître comme subjectivation. Les apports conjoints de la phénoménologie de Michel Henry, de la psychanalyse de la relation d’objet et de la sociologie de la connaissance de Karl Mannheim nous permettent de proposer la notion de « corps subjectif collectif » comme instance où s’articulent sujet individuel et collectif au travail et qui porte les processus de transmission. L’étude de terrain montre le rôle joué par cette instance ainsi que la crise qui résulte de sa fragilisation, à partir de laquelle peuvent être interprétés les difficultés relationnelles entre générations. Enfin, la thèse met en évidence l’existence d’idéologies de la connaissance opposées, selon qu’elles s’appuient sur le corps subjectif collectif ou sur les représentations qui permettent la circulation de connaissances explicitées et dessinent un nouveau modèle d’apprentissage.