Impact des aspects méthodologiques dans la mesure de fréquence de maladies : études portant sur le syndrome de Gougerot-Sjögren et la maladie de Behçet
Auteur / Autrice : | Carla Maldini |
Direction : | Alfred Mahr |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Recherche clinique, innovation technologique, santé publique. Epidémiologie |
Date : | Soutenance le 12/04/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité |
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Thomas Hanslik |
Examinateurs / Examinatrices : Alfred Mahr, Thomas Hanslik, Alain Saraux, Louis-Rachid Salmi, Agnès Dechartres, Jacques Pouchot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Saraux, Louis-Rachid Salmi |
Mots clés
Résumé
L’estimation de fréquence des maladies est nécessaire pour générer des hypothèses étiologiques et évaluer leur l’impact médico-économique. Cependant, il est possible que ces estimations ne reflètent pas uniquement les caractéristiques de fréquence intrinsèque d’une maladie mais aussi de variations dues à des choix méthodologiques qui diffèrent entre études. Cette hypothèse d’une variabilité des fréquences liée à des facteurs méthodologiques a été initialement soulevée par notre premier travail qui visait à estimer la prévalence du syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) primitif au sein de la population française de la Seine-Saint-Denis pendant la période 2007. Malgré une bonne exhaustivité d’identification des cas de 90 % calculée par la méthode de capture-recapture, notre estimation de prévalence de 1,02 cas pour 10 000 habitants est la plus faible estimation de fréquence du SGS primitif publiée dans la littérature à ce jour. En particulier, ce travail a souligné le possible impact des méthodologies de type « recensement » ou « échantillonnage » sur les estimations établies par des études de fréquence. Cette étude a montré aussi pour la première fois une prévalence 2 fois supérieure chez les patients non-européens par rapport aux européens avec des possibles phénotypes distincts. Pour explorer plus en détail l’hypothèse d’une variabilité entre les estimations générées par les approches de « recensement » ou de « échantillon », nous avons réalisé un deuxième travail qui consistait en une méta-analyse de la prévalence de la maladie de Behçet (MB) rapportée par 45 études internationales publiées dans la littérature. Des analyses en sous-groupes et par méta-régression ont montré des variations notables de la prévalence de MB entre zones géographiques mais aussi selon le type d’étude (recensement vs échantillonnage) utilisé. En analyse par méta-régression multivariée, seule la variable « type d’étude » était significativement associée aux valeurs de prévalence de la MB. En conclusion, ces travaux soulignent l’impact de la méthodologie utilisée pour conduire les études de fréquence des maladies. Les différences conceptuelles entre les études de recensement et les études échantillonnage soulevant la question sur la comparabilité des estimations obtenues par ces deux approches.