Thèse soutenue

Défenses et résistance en psychodynamique du travail

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Auteur / Autrice : Antoine Duarte
Direction : Christophe Dejours
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 21/11/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine ; 1996-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Laboratoire : Laboratoire de Psychologie Clinique- Psychopathologie- Psychanalyse / PCPP - EA 4056
Jury : Président / Présidente : André Sirota
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Dejours, André Sirota, Hélène Tessier, Gérard Valléry, Emmanuel Renault, Jean-Michel Chaumont, Rony Brauman
Rapporteurs / Rapporteuses : André Sirota, Hélène Tessier

Résumé

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Fondée sur de nombreuses enquêtes en psychodynamique du travail menées au sein d’entreprises publiques et privées, relevant des secteurs de l’industrie et des services aussi bien que de l’agriculture, cette thèse se propose d’analyser les ressorts psychologiques individuels et collectifs de ce qui peut s’apparenter à des actions de résistance face aux contraintes du travail imposées par l’organisation néolibérale du travail. Le matériel clinique de la recherche porte spécifiquement sur les rapports entre les différentes formes d’organisation du travail d’une part, la souffrance psychique et les pathologies mentales d’autre part. Dans la plupart des cas ce matériel a été recueilli à l’occasion d’interventions spécialisées en clinique du travail engagées à la demande des médecins du travail ou de services de santé au travail des entreprises. Par le truchement de ces interventions (qui ont débouché sur des actions de transformation de l’organisation du travail), une attention particulière a été portée aux formes concrètes que revêtent les conduites de résistance inventées par les salariés lorsqu’ils sont confrontés aux dérives de certaines méthodes introduites dans les entreprises depuis le tournant gestionnaire. Dans cette perspective, l’analyse des conduites de résistance a permis de les identifier comme relevant d’un tournant dans l’orientation des stratégies de défense contre la souffrance au travail. Les faits cliniques construits dans ces enquêtes suggèrent que ce tournant affecte électivement les stratégies de défense construites pour lutter contre la souffrance éthique, c’est-à-dire la souffrance éprouvée par des sujets lorsqu’ils sont amenés, par les consignes de l’organisation du travail, à apporter leur concours à des pratiques que leur sens moral réprouve. In fine, la référence au travail vivant permet de dégager une conception de la praxis de résistance visant spécifiquement à lutter contre trois des conséquences produites par l’organisation néolibérale du travail : le mépris du travail vivant, la désolation et la banalisation de l’injustice sociale. Pour cela, le rôle revenant à la recomposition des coopérations dans le travail apparaît comme l’élément central structurant la praxis de résistance. La thèse mobilise des connaissances dans le champ de la clinique et de la psychodynamique du travail d’abord, dans le champ de la psychologie individuelle et de la psychanalyse ensuite, de la « psychologie morale » et de la philosophie politique enfin.