Thèse soutenue

L’émotion esthétique aux frontières du lien : accordages, perceptions et représentations des limites dans le groupe art-thérapeutique à médiation plastique, en psychiatrie

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Auteur / Autrice : Géraldine Canet
Direction : Édith LecourtZoï Kapoula
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du mouvement humain
Date : Soutenance le 07/07/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Laboratoire : Techniques et enjeux du corps / TEC - EA 3625
Jury : Président / Présidente : Georges Gaillard
Examinateurs / Examinatrices : Édith Lecourt, Zoï Kapoula, Georges Gaillard, Serban Ionescu, Silke Schauder, Laure Razon
Rapporteurs / Rapporteuses : Serban Ionescu, Silke Schauder

Résumé

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Notre thèse se propose de définir l’action de l’émotion esthétique dans le processus art-thérapeutique à médiation plastique, auprès de sujets souffrant de troubles psychotiques ou de problématiques de limites. Nous l’observons dans sa relation à la perception des limites psycho-corporelles, dans un contexte de prise en charge en groupe en institution hospitalière. Notre étude relate ainsi une spécificité de la situation d’artiste dans le lien art-thérapeutique, qui inclut sa sensibilité esthétique, en miroir aux questionnements esthétiques du sujet créant. Notre hypothèse générale est que l’émotion esthétique est reliée aux processus d’accordage (Stern, 1989) entre l’art-thérapeute et les sujets du groupe art-thérapeutique, et qu’elle signifie la mise en mouvement des perceptions et représentations de contenance et de limites chez ces sujets. La recherche s’est déroulée en deux étapes, auprès de quatre groupes de sujets adolescents et deux groupes de sujets adultes. Une première phase a permis de recueillir des résultats préalables à notre recherche principale qui s’est déroulée auprès de trois groupes, et où nous avons animé les ateliers d’art-thérapie en présence d’une observatrice et d’une soignante. Le recueil de données a comporté deux objectifs : comprendre le rôle de l’émotion esthétique dans les mouvements transférentiels au sein du groupe et les effets thérapeutiques de ces processus, en relation aux processus créatifs et aux représentations formelles dans les œuvres (grilles d’observation, auto-questionnaires, notes cliniques) ; et enrichir l’objectivation de l’effet thérapeutique de cette démarche, avec des tests avant/après (tests projectifs pour les six groupes, et, pour l’un d’entre eux, tests de perception esthétique avec eye-tracking, dont nous présentons les premiers résultats en développement). Il est apparu notamment un négatif d’éprouvés entre l’art-thérapeute (étrangeté dans l’émotion esthétique) et les sujets (bien-être dans l’émotion esthétique, souvent en rapport au geste), ainsi qu’un lien potentiel entre ce négatif et l’apparition de frontières ou de contenants dans les œuvres, aux moments forts des séances. Nous avons développé particulièrement cet aspect dans notre thèse, en prenant en compte la dimension pulsionnelle en lien à notre approche de l’émotion esthétique, à la rencontre entre pulsion scopique, regard esthétique et regard en miroir.